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M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire sur la pêche au Krill en Antarctique. En 1991, un traité désignant l’Antarctique comme une « réserve consacrée à la paix et à la science » a été signé. Il engage ses signataires jusqu’en 2048.

Le krill, crustacé minuscule, représente la base de la chaîne alimentaire en Antarctique. Il sert d’alimentation aux baleines, manchots, phoques, oiseaux marins, poissons, céphalopodes. Le krill est présent sous forme d’essaims de plusieurs kilomètres de long dans les eaux polaires. On en trouve environ 379 millions de tonne en Antarctique. Les connaissances scientifiques sur cette espèce sont faibles. Ces dernières années s’est développé un engouement de l’industrie mondiale de la pêche pour le krill. L’huile de krill, complément alimentaire riche en oméga 3, est devenue très prisée. Fin 2011, l’Union européenne autorise son utilisation dans les produits laitiers, les matières grasses à tartiner, les sauces, les céréales, les plats diététiques et les cosmétiques. Le taux de pêche du krill est réglementé à 620 000 tonnes/an dans l’Antarctique du sud-ouest. 15 navires opèrent dans cette pêche industrielle, notamment des flottes norvégiennes, sud-coréennes et chinoises. Au-delà du fait que cette pêche se fait à proximité immédiate de zones d’alimentation des baleines et des manchots, elle entraîne des pratiques de transbordement avec des cargos connus pour infraction aux règles de sécurité et aux normes de prévention des pollutions. Pour Greenpeace, la pêche au krill est une « absurdité d’un monde où l’on veut pêcher toujours plus loin, toujours plus profond, dans des circonstances extrêmes alors que l’on connaît mal cette espèce, clé de voute de tout l’écosystème ». L’ONG relève également le risque de pollution due à la navigation et le fait que la pêche au krill empiète sur les sources alimentaires de la faune locale. Ils demandent la création du plus grand sanctuaire marin au monde, d’1,8 millions de km2 en mer de Weddell.

Une pétition en ligne a déjà réuni 1 million de signature. Yan Ropert-Coudert, directeur de recherche au CNRS appelle aussi à la création d’un nouveau refuge pour les espèces marines en Antarctique. Cela aurait pour but de protéger les ressources alimentaires de plus de 75 000 couples de manchots Adélie, de sauvegarder 1 million de phoques et de préserver les zones d’alevinage du krill et de la légine. La convention sur la conservation de la faune et la flore marine de l’Antarctique (CCAMLR), chargée de gérer la pêche et de préserver l’environnement, a déjà envisagé des zones à protéger. Il demande l’application complète du Traité de 1991. Il demande également au Gouvernement s’il compte accepter la demande de Greenpeace sur ce thème.

Retrouvez cette question sur le site de l’Assemblée Nationale

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