La députée Clémentine Autain a reçu à l’Assemblée nationale plusieurs représentants du personnel de Carrefour, premier employeur privé en France. La restructuration annoncée récemment par le PDG Alexandre Bompard promet au groupe Carrefour d’énormes profits pour les actionnaires mais des conditions de travail dégradées pour les salariés et des licenciements massifs. Le groupe s’apprête à utiliser à fond tous les outils mis en place par Macron avec les ordonnances loi travail.
« Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage »
Cette rencontre a donné du grain à moudre à la colère contre cette logique économique qui broie les individus et déshumanise le travail. Les témoignages concrets sont poignants, inquiétants, révoltants. « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », a lâché l’un des salariés pour pointer l’argument infâme selon lequel la part des salaires serait trop élevée. Pendant ce temps, Monsieur Bompard réaffirme tranquillement la règle dans la presse : que la moitié des bénéfices doit revenir aux dividendes !
Les salariés vont être mis en concurrence les uns par rapport aux autres
« Carrefour a touché 2 milliards en 5 ans de l’Etat pour créer des emplois. Dans notre magasin, nous étions 270 en 2008, nous sommes aujourd’hui 168 employés », a expliqué un représentant de l’hypermarché à Montluçon, sous le joug d’une location-gérance, qui signifie concrètement une forme de sous-traitance. Les salariés vont être mis en concurrence les uns par rapport aux autres, les pressions vont augmenter.
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