Mme Clémentine Autain attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire sur la situation du fort de Vaujours, toujours couvert par le secret défense.
De 1951 à 1997, cette ancienne fortification militaire, surnommée « l’antichambre du Pacifique », a été utilisée par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour y développer les détonateurs des bombes atomiques pour l’armée française. Des milliers de tirs à l’uranium y ont été effectués, aussi bien à l’air libre que dans des bunkers ou dans des puits. Une commission de suivi, créée en 2001-2002, permet de réaliser des travaux partiels de dépollution, mais sur une zone et à une profondeur restreintes. La question de la gestion des déchets nucléaires reste cependant toujours d’actualité. Les conséquences sanitaires de ces essais restent préoccupantes. À Courtry, ville voisine, l’augmentation du nombre de cas de cancer est alarmante. Selon les chiffres fournis par l’Agence régionale de santé, les taux de décès par tumeurs sont de 52 % pour les hommes et 49 % pour les femmes à Courtry, quand les taux sont de 36 % pour les hommes et 26 % pour les femmes en Seine et Marne. Le site, racheté en 2010 par l’entreprise Placoplatre, deviendra une carrière à ciel ouvert, qui permettra l’exploitation du gypse contenu dans le sous-sol. L’entreprise va ainsi se charger de la démolition mais aussi de la dépollution du lieu, sans expérience de ce type de chantier. Les millions de m3 de terres potentiellement contaminées seront déplacés dans les travaux pourraient conduire à un désastre sanitaire sans précédent. C’est pourquoi une centaine d’élus et d’associations et plus de 2 500 citoyens exigent aujourd’hui l’arrêt des travaux sur le Fort de Vaujours tant que des études exhaustives concernant les terres, l’eau et les bâtiments n’auront pas été mises en œuvre. Le principe de précaution, préalable incontournable au respect de ces exigences, doit être respecté sur ce site.
Elle lui demande donc de mettre en place un périmètre de protection autour du site et de lever le secret-défense, afin que les conditions de la vérité et de la transparence soient enfin réunies.