L’émancipation humaine aura enfin les honneurs de l’Assemblée nationale le 1er février. Ce sera la « niche » des députés insoumis c’est-à-dire la seule journée annuelle où ils ont la main sur l’ordre du jour. La marginalité du moment dans le calendrier parlementaire de la 5e République n’a d’égal que la force des mesures et des droits nouveaux proposés. D’un coup d’œil, on voit quelle serait la différence entre les godillots de Jupiter et une majorité insoumise.
A l’heure du lancement du processus de révision des lois de bioéthique, la France insoumise met l’émancipation personnelle au cœur avec la proposition visant à légaliser le suicide assisté pour les personnes en fin de vie.
Dans le même temps, deux autres propositions rappellent que tous les êtres humains sont semblables par-delà leurs différences et que l’égalité entre eux doit donc être assurée. C’est le but de la proposition de mise en place d’un récépissé de contrôle d’identité pour lutter contre les délits de faciès. Mais cette exigence se retrouve aussi dans la défense du droit à l’eau potable : les insoumis proposent de rendre « inaliénable » et gratuit l’accès aux quantités d’eau indispensables à la vie et à la dignité. Ils démontrent aussi à cette occasion l’indissociable lien entre émancipation et préservation de l’écosystème et de ses biens communs qui devraient être partout des biens publics soustraits aux marchands.
Mais l’émancipation ne serait qu’un mot creux sans l’émancipation sociale des travailleurs. C’est la voie qu’indique la proposition de loi de reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. Elle donnerait aux salariés une possibilité pour se défendre contre les pratiques managériales violentes. Que le travail ne martyrise plus serait une première étape vers sa pleine libération des griffes du capital.
Maitriser sa vie ne serait pas possible sans l’émancipation collective des citoyens par leur souveraineté sur les affaires qui les concernent. C’est le but de la proposition de résolution exigeant l’organisation d’un référendum en France sur le traité CETA de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Cet accord climaticide s’applique de façon provisoire depuis septembre 2017 sans même que le Parlement français n’ait jamais voté et sans que M. Macron n’ait « fait modifier le texte » comme il l’avait promis dans une imitation des arnaques de François Hollande.
Liberté personnelle, égalité des êtres humains dans leurs droits les plus fondamentaux, souveraineté politique du peuple : ce sont autant de luttes d’intérêt général, de luttes républicaines. Comme une bouffée d’air frais de plus après la victoire à Notre-Dame des Landes. C’est aussi une promesse pour l’avenir.
Matthias Tavel