Question N° 2784 publiée au Journal Officiel le 14/11/2017 page : 5479
Mme Mathilde Panot attire l’attention de M. le ministre de la cohésion des territoires sur la liquidation des MJC dans le pays.
Les maisons des jeunes et de la culture (MJC) sont essentielles pour la vie sociale des territoires. La députée lui rappelle l’importance cruciale de ces structures. Leur histoire est un signe d’engagement pour tout le pays : issues du Conseil national de la résistance, leur origine se trouve dans cette circulaire de la direction des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, datant du 13 novembre 1944, dont il semble opportun de rappeler à cette occasion les mots : « Nous voudrions qu’après quelques années une maison d’école au moins dans chaque ville ou village soit devenue une maison de la culture, une maison de la jeune France, un foyer de la Nation, de quelque nom qu’on désire la nommer, où les hommes ne cesseront plus d’aller, sûrs d’y trouver un cinéma, des spectacles, une bibliothèque, des journaux, des revues, des livres, de la joie et de la lumière ».
L’éducation populaire est au cœur de l’action des MJC. Mme la députée espère que M. le ministre est attaché à cette longue histoire et s’inquiète des difficultés que rencontrent actuellement ces structures. Baisse de dotations des collectivités territoriales et changement d’attitude de celles-ci vis-à-vis de l’esprit même qui les animent : ces maux conduisent à des problèmes financiers sérieux dont il est à craindre qu’ils menacent l’existence même des MJC. C’est ainsi qu’en 2016 la fédération Rhône-Alpes a été liquidée judiciairement, ce qui avait donné lieu à 82 licenciements.
La députée souhaite porter l’attention du ministre sur le fait que la fédération d’Île-de-France est à son tour menacée et les fédérations de Picardie, Normandie et Champagne-Ardenne se trouvent dans des situations qui pourraient, si rien n’est fait, conduire à la même fin. Il y a, dans le pays, près de 2 000 MJC. Elles sont toutes menacées du fait de l’indifférence des gouvernements successifs au soutien au secteur non marchand et à l’égalité entre les territoires et les citoyen.ne.s.
Elle s’interroge sur les moyens concrets et précis qu’il entend mettre en œuvre pour faire face à ce problème d’ampleur. L’éducation populaire est l’un des éléments fondamentaux du contrat social. Le Gouvernement doit, partant, s’en saisir dans les plus brefs délais s’il ne veut pas laisser à la seule sphère privée l’apprentissage à la citoyenneté.