La Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation était auditionnée aujourd’hui par la commission des affaires culturelles pour présenter son Plan étudiant annoncé en grande pompe le 30 octobre dernier. Ce plan ne met en avant que les gagnants de la réforme et occulte ceux pour qui il va y avoir une perte effective de pouvoir d’achat : les étudiants de moins de 20 ans non-boursiers et les doctorants.
Parmi les différentes mesures du « plan étudiant » que vous présentez aujourd’hui, je voudrais revenir sur celle concernant la suppression de la Sécurité sociale étudiante qui sera remplacée par une contribution vie étudiante laquelle abonderait pour des activités sportives et culturelles au sein des universités.
Vous présentez cette mesure comme un gain de pouvoir d’achat (« rendre 100 millions de pouvoir d’achat pour les étudiants ») qui – certes – ne paieront plus les 217 euros de Sécurité sociale mais cette contribution « vie étudiante » qui ira de 60€ à 150 € selon le niveau, licence, master, doctorat).
A première vue, et prise dans sa globalité, cette mesure constitue un gain pour les étudiants…
Mais, dans les faits, il est plus juste de dire que cela constitue un gain pour certains étudiants, quand pour d’autres cela amène une perte. Je m’explique :
Vous le savez, Madame la Ministre, les étudiants de moins de 20 ans ne payent pas de cotisations sociales étudiante en 1er cycle, selon l’article R381-17 du code de Sécurité sociale.
Quant aux doctorants, qui travaillent pour la plupart, ils ne cotisent déjà plus au régime de sécurité sociale étudiant.
Pour les premiers – qui ne seraient pas boursiers-, votre mesure implique donc une hausse de 38,90 € de l’ensemble des frais nécessaires à l’entrée en universités ; pour les seconds (les doctorants), elle amène une hausse de 27% soit 129 €.
Voilà la vraie réalité que votre brochure ne précise pas.
Par ailleurs, les universités qui accueilleront un plus grand nombre d’étudiants boursiers (et donc exonérés de cette contribution) se verraient pénaliser par de moindre entrées financières pour la mise en ouvre des actions en matière sociale, de sports et de culture.
Face à cette réalité – que vous avez peut-être envisagée- comment pensez-vous, compenser cette nouvelle forme d’inégalités entre les universités ?