C’est une équipe de 8 insoumis-es qui a réalisé la synthèse des quelque 626 contributions répondant à la question suivante : « Quelles modalités d’actions pour la France insoumise ? ».
Pour cela, l’équipe a tout d’abord lu chaque proposition pour en faire le résumé en quelques phrases. Puis des mots-clés en ont été prélevés. Ce premier travail de synthèse a alors permis de distinguer différents modes d’action : éducation populaire, agit prop’, solidarités concrètes, médias, etc.
Une fois les contributions classées selon ces catégories, la synthèse suivante a pu être rédigée.
I. MÉTHODES CLASSIQUES ET PROPAGANDE
1) Une présence constante, partout et avec toutes et tous
La première catégorie regroupe les méthodes d’action classiques et tout ce qui s’apparente à la propagande. Beaucoup d’entre elles s’inscrivent dans la poursuite de ce qui a été fait pendant les campagnes précédentes . Il est important pour les insoumis-es de poursuivre une action garantissant notre visibilité hors période électorale, sur l’ensemble du territoire, là où vont et vivent les gens.
L’action passe donc par une conquête des espaces publics : en organisant par exemple des collages et des tractages sur les marchés, les sorties des entreprises, des universités, des lycées, ou encore devant les administrations (pôle emploi, Sécurité Sociale). L’idée est d’aller au devant des gens et de s’adresser directement à eux et à leurs besoins.
S’il semble important d’agir là où on vit, beaucoup insistent sur le fait d’aller au devant de celles et ceux qu’on entend le moins, les quartiers populaires comme les zones rurales isolées, mais aussi certaines catégories notamment les petit-e-s commerçant-e-s, artisan-ne-s et patron-ne-s de PME, mais aussi d’organiser des actions spécifiques en direction de la jeunesse. Cibler ces publics peut relever parfois de méthodes classiques, beaucoup insistent sur le porte à porte, et souvent d’approches de l’éducation populaires selon les contributions.
2) Un matériel adapté
Cet intérêt pour l’action de proximité permettrait aux Insoumis de se faire connaître la population locale. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur :
- le matériel qu’ils ont à disposition : tracts nationaux FI, l’Heure du Peuple, livrets thématiques, etc
- un matériel créé localement en fonction des luttes, des matériels locaux mutualisables comme le journal de l’insoumission à vendre à la criée.
Grâce à tout le matériel à disposition, il est possible de mettre en place de manière systématique des formations théorique, pratique et historique, aussi bien pour les nouveaux Insoumis que pour l’ensemble des citoyens (formation aux réseaux sociaux pour les retraités, formation au code du travail pour les salariés, etc) Certains soulignent le besoin de brochures complémentaires, d’autocollants thématiques, d’affiches déclinant le programme, d’affichettes argumentaires (sur le budget, la fiscalité…) Beaucoup insistent sur l’importance de la pédagogie de nos matériels, partir de la quotidienneté et promouvoir notre programme autant que la critique de la politique gouvernementale.
3) Des événements rassembleurs
De plus, les événements et soirées organisés pendant les campagnes semblent garder tout leur intérêt pour informer, provoquer le débat et amener la population à agir à son tour. Soirées de projections et de débats, écoutes collectives, apéros citoyens et autres soirées festives sont autant de manières de mener la bataille culturelle. Les conférences gesticulées, avec l’approche récit de vie, sont plusieurs fois citées comme outils à promouvoir : permettant d’amener du monde, elles servent aussi à mener la bataille des consciences. Plus largement, c’est à terme l’implication des citoyens, dont les moins politisé-e-s, qui est visée, par l’organisation par exemple de référendums citoyens locaux ou par la création de pétitions.
4) Les élu-e-s
Pour contribuer à recréer de l’implication citoyenne, il peut être nécessaire de repenser la relation élu-e-s/citoyen-ne-s. L’articulation entre les groupes d’appui et les député-e-s FI est à inventer. il a été à plusieurs reprises souligné la nécessité qu’ils/elles soient présent-e-s auprès des citoyen-ne-s sur les luttes, lors d’actions, de réunions publiques. Aussi, les groupes d’appui peuvent alerter, alimenter et relayer le travail de ces élu-e-s.
Aussi, il est proposé à de nombreuses reprises d’amener les citoyen-ne-s à pister les député-e-s de leur circonscription. Là encore, les Insoumis-es peuvent jouer un rôle majeur en faisant connaître l’activité ou l’absence d’activité des élu-e-s et en encourageant les citoyen-ne-s à demander à être régulièrement informé-e-s de ce que font les représentant-e-s du peuple… Certain-e-s proposent même de demander les mêmes comptes au gouvernement. Sur la base d’une thématique lancée sur la plateforme nationale, chaque animateur/animatrice de groupe d’appui, de manière coordonnée, pourrait rédiger et envoyer une lettre adressée aux ministres pour les interpeller. Cette présence constante aurait pour conséquence de submerger les élu-e-s de courriers sur des campagnes ciblées.
5) L’international
Enfin, aussi variés que soient les modes d’action des Insoumis-e-s, il semble nécessaire pour nombre d’entre eux d’incarner notre internationalisme dans des partenariats plus étroits avec des forces politiques proches. Ainsi est-il proposé de se faire connaître et de faire connaître nos luttes à l’étranger en prenant contact avec ces partenaires tout en apprenant de leurs expériences et en leur proposant de participer à des actions ici comme ailleurs. De plus, il est toujours possible de profiter de l’impact médiatique de journées mondiales pour populariser nos propositions.
II. S’IMPLIQUER DANS LES LUTTES
1) Les luttes locales et nationales
Si des contributions soulignent l’utilité des grandes marches nationales dans le rapport de force face à Macron, d’autres alertent sur l’importance de les décliner localement, aux vues des coûts de transports et de la nécessité d’assurer la visibilité sur tout le territoire.
Beaucoup de contributions insistent sur l’importance de s’impliquer dans les luttes locales (entreprises, administrations, facs en grève, collectif pour la défense d’un service public menacé, bataille contre un projet anti écologique, collectifs nationaux anti CETA ou locaux anti Linky, etc.) Certaines insistent sur la nécessité dans ce cadre de respecter l’unité, se mettre au service de ces luttes, et le cas échéant d’être à l’initiative de collectifs locaux. D’autres attirent l’attention sur la diversité de tâches qu’impliquent le soutien de la France Insoumise (collecte de solidarité des piquets de grève, popularisation auprès de la population, aide l’implication et mobilisation du plus grand nombre, aide aux relais médiatiques, articulation entre la résistance de la lutte et les propositions alternatives de l’avenir en commun.) La question de la convergence des luttes et la contribution à l’unité est aussi plusieurs fois abordée.
2) Les associations
Il apparaît important d’aller bien plus à la rencontre des associations afin de mieux les connaitre et de se faire connaitre, au service d’un ancrage local de la France insoumise. Cette tâche est d’autant plus nécessaire que le mouvement associatif est attaqué par la suppression des contrats aidés. Il faut inciter les insoumis-es à s’impliquer dans les associations : il faut vivre dans son quartier et avec les collectifs existants dans son quartier.
3) Les syndicats
Connaître les unions locales syndicales, contribuer à impliquer des syndicalistes dans les actions locales de la France Insoumise (débats, prises de parole sur places publiques) est essentiel, tout comme mieux connaître les syndicalistes déjà engagé-e-s dans la France Insoumise. Il faut trouver les manières de plus impliquer les syndicalistes dans le travail programmatique de leur domaine, et engager aussi une réflexion sur les rôles des réseaux de syndicalistes, de l’articulation entre le pôle des luttes sociales et les groupes d’appui, etc.
III. L’ÉDUCATION POPULAIRE
Beaucoup de contributions valorisent l’approche éducation populaire qui vise à permettre aux citoyen-ne-s de co-construire conscience, actions et auto-organisation.
Cette demande révèle le besoin des Insoumis d’être en contact direct avec le reste de la population afin de l’informer au maximum de tout ce qui n’est pas évoqué ou développé ailleurs (dans les médias notamment), mais aussi leur besoin d’être formés eux-mêmes. Insoumis-e-s ou non, les besoins et les attentes sont souvent très proches. C’est pourquoi deux aspects complémentaires apparaissent souvent au fil des contributions : aller là où la population est la plus isolée, se sent abandonnée (ex des zones rurales et des quartiers populaires) pour rassembler autour de grands événements et cibler certaines catégories de la population pour les écouter et les intéresser au programme l’avenir en Commun.
1) Les porteurs de parole et cahiers de doléances
L’écoute est essentielle. Certaines contributions montrent que la posture de l’écoute et de l’échange permet autant aux citoyen-ne-s de prendre conscience qu’aux militant-e-s d’apprendre de ces échanges. La pratique des porteurs de parole fixe et ambulants est à encourager et nécessite pour être impulsé de faire l’objet de formations.
Lancer des cahiers de doléances, collecter les attentes et revendications tant locales que nationales afin de construire des actions est une idée qui revient souvent dans les contributions.
2) Les méthodes ateliers
L’éducation populaire se traduit également par l’organisation régulière d’ateliers ouverts à tous : ateliers législatifs, ateliers de lecture des lois votées, ateliers de création d’un code du travail alternatif et ateliers théâtre sont autant d’occasions d’informer et de faire participer la population locale à une réflexion sur le vivre-ensemble. Il est possible aussi d’imaginer des ateliers démocratiques et d’y expérimenter de nouveaux modes de prise de décision collectives.
3) La méthode Alinsky
La méthode Alinsky qui a été présentée lors des AmFIs d’été devient une référence pour construire de l’auto-organisation dans les quartiers populaires. À de nombreuses reprises, Les contribut-eur-rice-s ont demandé à bénéficier de formations à cette méthode afin de pouvoir l’appliquer localement. Beaucoup insistent sur l’importance de recréer de la confiance dans l’action collective, et pour ce faire, d’accompagner la constitution de collectifs à partir des colères des gens, débouchant sur des petites victoires concrètes.
Pour toutes ces actions, il serait intéressant de se rapprocher des associations locales qui font déjà un gros travail de terrain et connaissent les habitant-e-s. Par ailleurs, on pourrait faire émerger à moyen terme des référent-e-s insoumis-es dans chaque quartier ou bassin de vie, connu de tous les citoyens.
IV. ACTIONS DE L’AGIT PROP’
Les actions de l’Agit prop’ ont été évoquées avec insistance. Pour nombre de participant-e-s, il faut continuer à développer des méthodes originales pour s’adresser aux citoyen-ne-s. Pour cela l’humour et la parodie occupent une place privilégiée. Ils peuvent se décliner dans des saynètes de théâtre de rue ou encore dans des chansons et des textes détournés, les criées dans les transports en communs, etc.
1) La dimension festive
La convivialité est un aspect qui revient souvent au fil des contributions. Par exemple, des soirées, randonnées et autres apéros insoumis doivent être menés localement et se combiner à des événements nationaux de plus grande ampleur (ainsi une fête FI nationale annuelle est-elle proposée), toujours dans un esprit d’ouverture et de simplicité.
De plus, il semble important de poursuivre le procédé d’identification du mouvement, en écrivant et popularisant par exemple un hymne commun, ou en créant une chorale, voire une troupe insoumise.
2) Faire du bruit pour alerter
Plus largement, il apparaît qu’une façon sûre de se faire remarquer et entendre de la population est de faire du bruit. Les spectacles vivants le permettent, tout comme les casserolades bien sûr, les chants, les ventes à la criée de matériels et de journaux de la FI, ou encore les porteurs de parole.
3) La dimension ludique
Enfin, l’autre moyen original de toucher un nombre croissant de citoyen-ne-s est de développer des jeux de toutes sortes sur des supports variés : détournement de jeux télévisuels dans la rue ou en réunion, jeux de société sur plateau et jeux de cartes (ex : le Dégage-tout) mais aussi jeux vidéos comme Fiscal Kombat, sorti pendant la compagne présidentielle et qui a été très apprécié, par les jeunes notamment, peuvent passer facilement de foyer en foyer.
V. SOLIDARITÉS CONCRÈTES
1) Une aide de proximité
Tout ce qui peut aider localement les citoyens les impliquer dans des actions concrètes, en plus d’être utile directement à la population, fera du mouvement de la France insoumise un mouvement proche des gens. C’est d’abord par son utilité qu’il se distinguera des partis traditionnels. C’est pourquoi toutes sortes d’actions de solidarité sont proposées, sur le modèle de la Caravane des droits lancée pendant la campagne présidentielle et poursuivie jusqu’à cet été : bourses aux vêtements et aides alimentaires, systèmes de troc et d’échanges de services, organisation de soutiens scolaires, accueil de migrant-e-s et cours de français, librairies ambulantes ou bus proposant des petits spectacles, covoiturage et hébergements ponctuels, etc. Une aide pourrait aussi s’organiser, dans des cas d’urgence, autour d’une ou plusieurs familles en difficultés. L’aide de juristes peut sympathisants peut s’avérer précieuse également. À tous les titres, les occasions de se montrer solidaires ne manquent pas.
Il serait alors envisageable de se rapprocher des éventuelles associations déjà existantes afin de s’appuyer sur leur savoir faire. Mais plusieurs contributions imaginent des associations émanant de notre mouvement et clairement identifiables. D’une façon plus générale, la priorité est de s’investir dans les quartiers les plus populaires pour répondre aux besoins de la population, voire quand c’est nécessaire dans un objectif humanitaire.
2) Des lieux identifiés
Cette présence partout où la population en a besoin permettrait d’identifier les actions du mouvement et ceux qui les mènent. L’autre possibilité envisagée est plutôt de s’ancrer, notamment dans les quartiers, en disposant d’un local pérenne identifié. Il n’est pas nécessaire d’en faire un local apparenté à ceux des partis politiques. Au contraire, des lieux comme les cafés, les restaurants et autres lieux de partage et de convivialité créés et gérés par des Insoumis-es peuvent rapidement avoir pignon sur rue.
3) Vers l’autogestion ?
En multipliant les actions de solidarité et en palliant aux manquements de l’État, c’est toute une organisation de la société qui peut prendre forme à un niveau local. Pourquoi ne pas aller plus loin et créer un village insoumis, par exemple ? Ou encore lancer des chantiers pour reconstruire et faire revivre les villages abandonnés. Une fois ce lieu installé, l’idée serait alors de développer une économie parallèle et des modes de vie en cohésion avec les principes et les propositions du programme en matière d’alimentation, de lutte contre les déchets et l’obsolescence programmée, de protection de l’environnement. Mais avant de réaliser un projet aussi ambitieux, rien n’empêche de créer partout des jardins partagés et de soutenir les petits producteurs locaux qui font une agriculture bio, paysanne ou raisonnée, afin de tendre vers l’autonomie alimentaire. Il faudrait également mettre en place des ateliers pratiques pour s’organiser (ex : fabriquer ses propres produits ménagers, réparer les machines, les véhicules, les ordinateurs et l’électroménager, etc). Enfin, il est proposé de créer une ou des monnaies locales insoumises et de mettre en place des systèmes de prêts et d’autofinancement.
4) Allier le local au numérique
Toutes ces actions utiles et de proximité peuvent trouver une résonance nationale, en imaginant par exemple que la plateforme leur dédie une page. Par ailleurs, il est demandé de rédiger un livret Décroissance citoyenne qui servirait à toutes ces initiatives et aux ateliers citoyens.
VI. ACTIONS NON VIOLENTES
1) Le Boycott
Plusieurs actions fortes et non violentes ont été proposées pour manifester l’opposition des insoumis-e-s à tel fait, telle loi, tel phénomène. Par exemple, la méthode du boycott revient régulièrement dans les contributions : il s’agirait de mener des actions contre les multinationales et les lobbies (tabac, sodas, etc). Plus largement, des journées de boycott de toute consommation, à l’initiative de la France insoumise, pourraient être envisagées. Il est suggéré également de fournir (via la plateforme par exemple) la liste des produits à boycotter car faits par des entreprises ne respectent pas l’environnement, les droits sociaux, le droit international ou qui ont des comptes dans les paradis fiscaux.
2) Choisir une consommation éthique et éco-responsable
En parallèle, il faudrait encourager les modes de consommation éthique et éco-responsable en informant au maximum de ce qui existe localement dans les domaines de l’alimentation, des banques et de l’énergie. Là encore, la plateforme ou des sites locaux pourraient répertorier ces produits, ainsi que ceux issus des coopératives.
L’association de ces deux attitudes (se détourner d’un type de produits pour aller vers d’autres, plus éthiques) amènerait chacun à devenir acteur du changement de société que les Insoumis-es appellent de leur vœu. De même, ils/elles pourraient inciter à l’usage des logiciels libres en y faisant appel dans le cadre de leurs actions. Plus globalement, il s’agit, à partir du programme l’avenir en commun, d’identifier les changements individuels à promouvoir en accord avec notre volonté de modifier en profondeur notre mode de développement.
3) D’autres actions possibles
D’autres actions, qui impliquent l’organisation d’un collectif, sont possibles : blocages non-violents, sittings sur un lieu public, devant une usine ou une administration, marches coordonnées dans différentes villes. l’espace public doit devenir un espace commun où les citoyen-ne-s peuvent exprimer ce qu’ils/elles refusent et ce qu’ils/elles attendent au sein de la société, où ils/elles peuvent dénoncer autant que faire des propositions.
VII. MÉDIAS ET OUTILS NUMÉRIQUES
Les contributions ont également souligné le rôle de pilier que jouent les outils numériques, internet et les médias alternatifs dans la diffusion des idées de la France insoumise. C’est pourquoi beaucoup insistent sur la nécessité de continuer à s’appuyer sur ce qui est déjà à disposition ( vidéos de meetings et d’émissions, L’Heure du Peuple, etc).
Cependant, il est souvent demandé par les contribut-eur-rice-s de faire des communiqués de presse pour officialiser les positions de la FI sur certaines questions. D’une façon générale, la plateforme nationale est perçue comme un moyen de communication qui doit continuer à se développer.
1) La plateforme nationale
Deux missions sont attribuées à la plateforme nationale : fournir des outils à tous et être le relais des Insoumis-es sur tout le territoire.
Pour donner à tous les moyens de convaincre autour d’eux, les Insoumis-es sont en demande de vidéos : celles qui présentent l’avenir en commun et développent des points du livret thématique, celles qui valorisent le chiffrage de nos propositions ou qui développent des questions complexes d’économie ou de géopolitique. La plateforme doit pouvoir fournir aussi régulièrement des kits et des articles de fond. Il serait intéressant également qu’elle mette en place des compteurs, comme un compteur de l’évasion fiscale (et des sommes qui échappent à l’impôt). Enfin, il est souvent proposé de mettre à disposition permanente une liste de contacts d’experts nationaux (intellectuel-le-s, orateur-trice-s, syndicalistes, lanceur-euse-s d’alerte), susceptibles de participer à des événements locaux, comme c’était le cas pendant la campagne présidentielle.
La plateforme peut enfin être une sorte de lieu d’échange, de discussion et d’information de tous les membres de la France insoumise. De manière ponctuelle, elle peut alors promouvoir telle initiative particulièrement originale ou drôle, ou bien mettre en ligne des portraits vidéos de citoyen-ne-s « ordinaires » et d’acteurs/trices de la vie locale.
2) Les Plateformes et sites « locaux »
Les Insoumis-es ont également suggéré à de nombreuses reprises de créer des sites dédiés aux actions insoumises locales, sur le modèle ou non de la plateforme nationale. Par exemple, on pourrait créer une application pour faciliter l’organisation des groupes d’appui, favoriser le partage de compétences et les échanges de matériels. Plus largement, c’est de liens avec les autres structures et zones géographiques que les Insoumis-es semblent le plus en demande ( entre GA, départements ou même régions). La visbilité à l’échelle nationale des expérences locales revient souvent.
3) De nouveaux médias
Enfin, l’idée que la France insoumise crée ses propres médias est réapparue très souvent. Les Insoumis-es partent du constat que les médias traditionnels ne permettent pas d’avoir une information satisfaisante car ils tronquent les faits et font de la FI-bashing en permanence. Les contributions insistent ainsi sur la nécessité de continuer à développer nos propres médias, avec des supports divers (TV, radio, journal, etc) et bien sûr, de promouvoir et soutenir Le Média qui vient tout juste d’être lancé. Pour ce faire des demandes de formations sont exprimées.
VIII. FINANCEMENT
La question du financement est un élément important de mise en action. Il a été évoqué dans un grand nombre de contributions. On a déjà parlé de la possibilité de réfléchir à la création et la mise en circulation de monnaies FI dans un objectif d’autonomie. Mais plus généralement, il apparaît que les Insoumis-es recherchent de nouveaux moyens de financer localement leurs projets. Pour cela, plusieurs solutions ont été proposées :
1) Créer une banque FI
Elle aurait de préférence la forme SCOP, et viserait à défendre tous les projets et luttes écologiques et sociales. Cette banque alternative fonctionnerait comme tout organisme de prêt, mais serait capable de fournir à la fois une allocation de fonds, des ressources matérielles et logistiques et des services de personne à personne.
2) Créer des caisses de cotisation et de solidarité
Pour permettre systématiquement à tous ceux qui le souhaitent de participer aux événements nationaux (marches, Conventions, etc). D’autres contribut-eur-rice-s souhaitent voir la somme de 5 euros devenir le symbole des Insoumis, une unité de résistance et de référence pour constituer des cagnottes.
3) Développer le financement participatif en ligne
Dans cette perspective, la plateforme peut servir d’interface et même renvoyer chaque don à différents types d’action.
Pour terminer, il est possible d’organiser un système de financement mixte, où des projets d’action seraient pour partie payés localement et pour partie nationalement, dans des proportions qui resteraient à déterminer.
Les huit grands types d’actions qui viennent d’être présentés ne sauraient traduire parfaitement l’immense variété des propositions faites à l’occasion de cette concertation. Cependant, cet ensemble montre le foisonnement d’idées et l’exigence qui animent à ce jour les Insoumis-e-s. Les contributions, par leur nombre et leur qualité, reflètent la volonté des Insoumis-e-s de poursuivre l’énorme travail qui a accompagné l’élan populaire propre à ce jeune mouvement pendant les campagnes électorales. Plus que jamais, leur priorité est d’agir au quotidien, toujours dans un esprit d’ouverture et de convivialité. Ils/elles peuvent en être remercié-e-s.
Gabriel Amard, co-initiateur du journal de l’insoumission
Maud Assila, organisatrice d’un débat sur la bataille culturelle lors des amphis d’été
Julian Augé, membre de la coopérative citoyenne
Leila Chaibi, animatrice du pole auto-organisation
Manon Coléou, organisatrice d’un débat sur la méthode Alinsky lors des amphis d’été
Maxime Laisney, membre de la coopérative citoyenne
Danielle Simonnet, oratrice nationale et initiatrice de conférences gesticulées
Francis Vergne, membre de l’espace politique