Cette journée du 18 octobre voit une nouvelle fois, partout dans le pays, des collectifs citoyens se mobiliser contre la suppression des contrats aidés. 40% des contrats aidés seront supprimés d’ici l’an prochain, soit plus de 200 000 emplois. 150 000 contrats aidés ont déjà été supprimés dès cette année 2017. Dans le secteur associatif, dans les collectivités territoriales, particulièrement en zone rurale et dans les quartiers populaires, la colère est grande.
Un argument non recevable est utilisé par le gouvernement : seuls 36% de ce type de contrats débouchant sur un CDI, ce qui prouverait l’inefficacité du dispositif. Tout d’abord, 36% ce n’est pas rien, et il faudrait que cesse cette habitude du gouvernement de ne tout analyser qu’au prisme de leurs tableaux et de leurs chiffres ; ce sont de nombreuses personnes qui ont vu leurs vies s’améliorer. Ensuite, si un dispositif n’est pas suffisamment efficace, il faut sans doute penser à l’améliorer. Pour cela nous avons quelques idées : revenir sur la baisse de dotations aux collectivités territoriales, ce qui leur permettrait d’embaucher davantage en CDI.
D’autre part, renforcer les subventions au secteur non marchand, à l’ensemble des associations qui permettent la cohésion de notre pays, serait également de nature à améliorer ce dispositif.
Le caractère d’insertion de ce type de contrat doit permettre de déboucher sur un emploi stable, et ne pas être utilisé comme un pis-aller. La violence avec laquelle le gouvernement a mis en place cette mesure est notable : les 150 000 personnes auxquelles correspondaient les contrats aidés se sont fait notifier sur le tas qu’elles étaient renvoyées dans les difficultés du chômage - à l’heure où le gouvernement s’apprête à réduire les droits des chômeurs lors de la prochaine réforme de l’assurance-chômage.
A la Réunion, 18 communes sur 24 ont dû décaler la rentrée scolaire faute de personnel pour accueillir les enfants. A Grenoble, ce sont les Restos du cœur qui n’ont pas pu servir de repas du fait de cette suppression. Sans doute un effet imprévu de la bienveillance si souvent vantée par le mouvement présidentiel ! Dans les Deux-Sèvres, 70% de ces contrats débouchaient sur une réinsertion. Preuve que le dispositif peut être efficace. Il y est d’ailleurs maintenu.
Halte à la saignée, défendons le droit à l’emploi pour toutes et tous, et accompagnons les mouvements locaux de détenteurs de contrats aidés qui se mobilisent !