« Make Our Planet Great Again ». Un joli coup de com’ qui a transformé le Président Macron en un écologiste de premier rang aux yeux de la communauté internationale. L’objectif du gouvernement : donner à la France un statut de start-up nation verte, leader international de son secteur.
Mais la réalité est toute autre. Le gouvernement se paye notre tête et notre santé !
Les discussions des Etats-Généraux de l’alimentation sont dirigées par l’agro-industrie, et le ministre de l’Agriculture vient d’annoncer la suppression des aides au maintien de l’agriculture biologique. Concernant le glyphosate et, de fait, le Roundup de Monsanto, le gouvernement recule à nouveau. Il s’emmêle et se contredit dans sa communication : finalement, on se dirigera peut-être vers un plan de sortie, peut-être pas pour tout le monde, et sans date précise. Que faisons-nous des paysans qui mourront par centaines d’ici là ? Que disons-nous à nos concitoyens qui s’empoisonnent dès le petit-déjeuner ?
La fin de l’exploitation des hydrocarbures en France sera « progressive », et ne concerne que 1% de la consommation nationale. D’autant que, discrètement, Nicolas Hulot vient de prolonger un permis d’exploration de pétrole en Guyane. Et le gouvernement a autorisé la mise en œuvre de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada nommé CETA, dénoncé pour sa nocivité autant écologique que sociale.
Le gouvernement est-il dans un déni de réalité ou a-t-il renoncé définitivement à sa dignité ? Ils se moquent de nous. Ils se moquent de notre santé, du réchauffement climatique et de la transition écologique. Ils cèdent à tous les lobbies, s’empressent de rassurer la FNSEA et les industriels du pétrole et des mines, reçus à l’Elysée.
L’urgence ne peut pas se satisfaire d’un ravalement de façade à coup de peinture verte. Nous exigeons de vraies mesures pour une politique écologique radicale : une agriculture biologique, des circuits-courts, une alimentation saine, des transports en commun accessibles à tous, 100% d’énergies renouvelables. Nous souhaitons établir une règle verte qui empêche de prendre plus à la nature que ce qu’elle ne peut renouveler en un an. En somme, des politiques qui bénéficient à la planète et aux citoyens, plutôt qu’aux industriels et aux médias internationaux.
Mathilde Panot, Loïc Prud’homme,
membres de de la commission Développement Durable