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La France insoumise rencontre deux organisations représentant les PME

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Le 19 et le 20 janvier, la France insoumise a rencontré deux organisations représentant les PME par l’intermédiaire de Jean-Charles Hourcade, co-animateur du livret « Produire en France » et des membres de l’équipe programme. Compte-rendu de ces deux séances d’échange !

Entrepreneur·e·s indépendants de PME

Jeudi 19 janvier, deux porte-paroles de la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) ont été reçus au siège de campagne de la France Insoumise par Jean-Charles Hourcade et l’équipe du programme.

La FEEF regroupe plus de 800 entreprises indépendantes, allant de la TPE à l’ETI. Son but principal est d’accompagner les entrepreneur·e·s dans toutes les formes de risques qu’ils·elles prennent. La FEEF cherche aussi à promouvoir le dialogue et à pérenniser les relations entre les différents agents d’une filière.

Un travail de terrain quotidien leur permet de saisir les réalités d’un milieu souvent victime d’une certaine forme de précarité liée à l’inconstance des contrats et aux variations de revenus dans le temps. 

Alors qu’en 2016, 83% des créations d’emplois ont été réalisées par les PME, l’écrasante majorité des normes édictées « au nom de l’emploi » n’ont avantagé que les grands groupes.

Dominique Amirault, président de la FEEF, a exposé ce qu’il considérait comme les préoccupations principales des entrepreneur·e·s indépendant·e·s. Au premier rang desquelles il place le besoin d’une vision stable de l’avenir, liée à l’assurance d’avoir un carnet de commande rempli. L’accès au financement est également un problème de taille puisqu’il reste très compliqué pour les PME.

Il a ensuite été question de la scandaleuse différence de traitement fiscal entre PME et grands groupes. Alors qu’une PME paye en moyenne 26 à 30% d’impôt, les entreprises du CAC 40 ne contribuent en moyenne qu’à hauteur de 8%.  L’exemple d’Apple, cité à l’occasion, est particulièrement frappant. La multinationale américaine ne paye que 0.005% d’impôt sur le territoire européen.

Après avoir insisté sur le fait que 20 des 83 propositions du programme l’Avenir en commun était directement consacré à l’industrie et aux entrepreneur·e·s, Jean-Charles Hourcade a dépeint l’ampleur de la crise que traverse notre pays.

Alors que huit milliardaires américains possèdent la moitié du patrimoine mondiale et que la fortune des assujetti·e·s à l’ISF a doublé en 5 ans, le revenu du reste de la population stagne, quand il ne baisse pas. En résulte la situation d’urgence sociale qui est au coeur de notre projet, désormais conjuguée à l’urgence écologique.

Les propositions de la France insoumise ont ensuite été détaillées :

  • Revenir sur le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE). Ce cadeau de 40 milliards d’euros par an aux grandes entreprises est pour moitié parti directement en dividendes. Nous voulons pour notre part investir l’argent du CICE dans la transition écologique.
  • Lutter contre la financiarisation de l’économie réelle.
  • Généraliser l’Économie Sociale et Solidaire.
  • Faire du protectionnisme solidaire pour lutter contre le dumping social, à l’heure où le salaire minimum en Chine est presque 2 fois plus élevé qu’en Roumanie ou qu’en Bulgarie.
  • Réformer les traités européens, pour s’émanciper d’un euro fort favorisant l’économie de rente.
  • Mettre fin au Partenariats Public-Privé (PPP), qui dans les faits sont de simples opérations de transfert d’argent public pour le privé.
  • Créer un pôle public bancaire qui n’hésitera pas à prêter à bas taux aux PME.
  • Abroger la loi El Khomri qui instaure le dumping social au sein d’une même branche.
  • Instaurer la retraite à 60 ans, seule façon de lutter contre le chômage des sénior·e·s à l’heure où beaucoup d’entreprises cherchent à licencier les plus de 55 ans.
  • Interdire les licenciements boursiers, c’est-à-dire la possibilité de licencier lorsque les entreprises génèrent des profits.

Les représentants de la FEEF ont accueilli favorablement ces propositions et ont souligné les points de convergence avec l’Avenir en commun. Il a d’ailleurs été convenu de se revoir prochainement et d’accentuer le dialogue avec l’ensemble des entrepreneurs·ses. Au moment de se quitter, nos invités ont souligné la cohérence du diagnostic et des propositions de la France insoumise avec les attentes de la majorité des PME membres de leur mouvement.

Les entreprises françaises de la mode et de l’habillement

Le 20 janvier, c’est avec un représentant des entreprises françaises de la mode et de l’habillement que Jean-Charles Hourcade a rendez-vous. Ce secteur représente 1 million d’emplois (que ce soit dans la distribution, la conception ou encore la production…) et 2,7% du PIB national, soit autant que l’automobile et l’aéronautique réunis. Les revendications de cette filière sont nombreuses, et convergent largement avec le programme de la France insoumise :

  • Diminution du nombre de dimanches travaillés : Les professionnel·le·s du secteur constatent que l’ouverture le dimanche ne génère pas de ventes supplémentaires, mais des coûts pour les entreprises et des surcroîts de travail inutiles pour les salarié·e·s.
  • Moratoire sur la construction de grandes surfaces et de centres commerciaux supplémentaires en périphérie. Ces derniers font une concurrence déloyale aux petits commerces et détruisent souvent des terres agricoles ou des zones naturelles.
  • Encourager le retour des commerces dans les centre-villes, notamment pour les villes moyennes. Cette revendication est cohérente avec nos propositions en faveur des circuits courts, de la lutte contre le tout-voiture et de la désertification des centre-villes.
  • Une obligation d’information plus complète du consommateur sur les produits : étiquettes indiquant l’origine et les conditions de fabrication (eco-responsabilité, garantie de non-exploitation des enfants, certifications de qualité ou d’absence de produits polluants ou dangereux, etc.).
  • Réintégration du RSI (Régime Social des Indépendants) au Régime général de la Sécurité Sociale.

Cette rencontre illustre la convergence croissante de nos propositions avec les préoccupations de représentants·es de filières professionnelles. Beaucoup sont soucieux·es, à juste titre, des dégâts occasionnés par les politiques actuelles d’austérité, par la financiarisation de l’économie et par la priorité systématique donnée aux grands groupes au détriment des PME et des acteurs de terrain.

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