A la demande du Parti Communiste Français, une rencontre a eu lieu le mercredi 2 novembre 2016 entre des représentants de ce parti (Marie-Pierre Vieu, Isabelle De Almeida, Julien Zoughebi, Frédéric Genevée et Denis Durand) et des membres de l’espace politique de la France insoumise : Leila Chaibi (coordinatrice de l’espace politique), Françoise Quainquard et Christian Audouin (communistes insoumis), Roger Tropéano (Nouvelle Gauche Socialiste), Eric Coquerel (Parti de Gauche). Danièle Obono (Ensemble Insoumis) était excusée. Suite à la demande du PCF, il est en effet apparu pertinent que cette rencontre se fasse avec l’espace politique de la campagne qui rassemble les organisations politiques qui soutiennent le mouvement de la France insoumise.
Le Parti Communiste Français a introduit la réunion en présentant son analyse de la situation politique et en formulant trois questions :
- Comment faire face au risque d’un deuxième tour de la présidentielle entre la droite et l’extrême droite ?
- La France insoumise entend-elle proposer un cadre collectif pour la campagne présidentielle ?
- Concernant les élections législatives, un cadre commun peut-il être envisagé pour travailler ensemble ?
La délégation de l’Espace politique a d’abord précisé la nature exacte de la France Insoumise : il ne s’agit pas d’un nouveau parti politique mais d’un mouvement ouvert constitué en vue des élections présidentielle et législatives. Il doit permettre l’implication de toutes celles et ceux, membres ou non d’une organisation politique, qui veulent s’engager dans ces batailles pour défendre un programme, l’Avenir en commun, une candidature à l’élection présidentielle, celle de Jean-Luc Mélenchon, et des candidats aux élections législatives dans les 577 circonscriptions du pays. Cette forme nouvelle n’est pas un cartel mais elle est largement ouverte aux organisations politiques qui souhaitent y prendre part, dans le respect des identités et de la diversité de chacune, comme en atteste l’existence de l’espace politique. C’est pourquoi les membres de l’espace politique ont insisté sur le fait que le PCF était le bienvenu dans ce cadre commun pour prendre part à la campagne.
Au cours de cette rencontre il s’est donc agi essentiellement de répondre aux interrogations et aux demandes de précisions du PCF sur le contenu et la démarche de la France Insoumise, qui leur apparaissait comme un « OVNI ». Les membres présents de l’espace politique de la campagne ont dont cherché à lever les préjugés et les incompréhensions. Bien que la délégation du PCF a semblé avoir du mal à comprendre le cadre de la France insoumise, elle a reconnu la pertinence d’une forme nouvelle permettant l’implication populaire la plus large possible tout en regrettant le fait que le PCF n’avait pas été attendu pour la construire. A ceci, les membres de l’espace politique ont rappelé que la France insoumise était en campagne depuis le mois de février, que le mouvement se construisait en avançant et que le PCF pouvait bien sur participer à cette construction mais qu’il ne pouvait s’agir de revenir à zéro en effaçant une méthode nouvelle de campagne qui rencontre un succès populaire incontestable.
Enfin, après une présentation de la charte de la France insoumise pour les élections législatives, plusieurs sujets ont donné lieu à des questions de la délégation du PCF et donc à des éclaircissements :
- Il a été rappelé que si la charte de la France insoumise exigeait le rattachement à une seule association de financement commune, elle incluait la possibilité de réversion avec des forces politiques car il ne pouvait s’agir de léser financièrement une composante soutenant la démarche. Mais il a été également précisé que cette disposition est indispensable pour l’identification d’une seule étiquette et donc du comptage national des résultats.
- De même, face aux interrogations sur un passage de la charte exigeant une collaboration politique entre le groupe des députés élus et le mouvement de la France insoumise, il a été réaffirmé qu’il était logique que les votes importants à l’Assemblée Nationale (à l’occasion du vote du budget notamment) puissent donner lieu à un échange entre les députés et le mouvement qui a permis leur élection.
- Enfin, plusieurs questions concernaient l’opportunité de construire aux élections législatives des accords politiques plus large avec d’autres forces politique (notamment Europe Ecologie et les membres du Parti Socialiste en désaccord avec l’orientation gouvernementale). Les membres de l’espace politique de la France insoumise ont insisté, en réponse, sur la nécessité d’une même campagne (même identification et même programme) entre l’élection présidentielle et les élections législatives et sur l’obligation d’une cohérence nationale des candidats sur l’ensemble du pays.
Ce compte-rendu a été rédigé par Leila Chaibi, coordinatrice de l’espace politique.