Communiqué du groupe LFI-NFP
Hier nous avons reçu à l’Assemblée nationale les représentants syndicaux du groupe Renault central et des sites de Maubeuge, Cléon, Sandouville, Lardy, Batilly.
Des sites symboles du carnage industriel et social organisé par Renault.
À Renault Batilly (Meurthe-et-Moselle), 700 postes intérimaires sont remerciés. À Sandouville, 300. L’usine de fabrication de moteurs de Cléon a perdu 1500 emplois en CDI et 1600 intérimaires en 7 ans. Des suppressions de poste qui se comptent par milliers du fait de la délocalisation de la production.
Face à cette situation les salariés de Renault ont apporté la preuve d’une stratégie de délocalisation planifiée, y compris des véhicules électriques que le PDG Luca Di Meo avait juré de faire produire en France : la R5, la 4L et la Twingo e-tech.
Le site de recherche de Lardy s’est vu ainsi retiré le développement de la Twingo qui sera entièrement fabriquée en Slovénie, et Renault conclut actuellement un partenariat avec un constructeur chinois pour fabriquer les moteurs de la R5 et de la 4L pour l’heure produits à Cléon !
Pendant ce temps, le dirigeant du groupe s’augmente de 30% et les résultats économiques sont au vert avec un chiffre d’affaires en hausse. Les actionnaires de Renault ont touché 1,368 milliard d’euros en deux ans, dont l’Etat, qui détient 15% des parts, et qui est responsable de cette hémorragie.
Les ministres macronistes de l’industrie se sont appuyés sur ce mirage des Renault Made in France pour justifier la mollesse de leur action pour protéger l’ensemble du secteur. Alors que Renault a touché 247 millions d’euros d’aides publiques cette année, le Gouvernement s’est opposé au conditionnement de ces aides au maintien des emplois en France. Il a réduit par 2 le bonus écologique dans le budget 2025, et n’a jamais voulu faire pression pour que les constructeurs baissent leur prix.
En 15 ans, le secteur automobile a perdu 120 000 emplois nets. Plus de 8 000 postes ont été détruits ces 30 derniers mois. Cette filière stratégique pourrait tout simplement disparaître. Mais ce n’est pas une fatalité. Le groupe parlementaire de la France Insoumise propose :
- l’augmentation des barrières douanières européennes, à l’heure où les Etats-Unis ou le Canada portent leur taux à 100%. Et une décision nationale en cas d’inaction européenne.
- le conditionnement rétroactif des aides publiques aux constructeurs et aux sous-traitants au maintien des emplois en France
- le retour au tarif réglementé de l’électricité au coût de production national et non plus fixé au niveau européen
- Le renforcement, le ciblage des aides à l’achat et le leasing social ainsi que le durcissement des obligations de verdissement des flottes d’entreprises.
Le gouvernement doit agir urgemment pour assurer le maintien de l’emploi en France et empêcher les délocalisations. Nous resterons aux côtés des travailleurs et de leurs familles, dont les vies ne sont pas négociables.