Nous publions ici une synthèse du travail de la convention autour de la plate-forme de financement proposée dans les principes de la France insoumise. Ce travail a permis d’élargir la réflexion aux questions relatives au financement de l’activité de la France insoumise. A partir de ce document et de toutes les réflexions collectives du processus de la convention, la plate-forme de financement sera développé afin de pouvoir être mise en place lorsque la France insoumise aura droit au financement public.
La très grande majorité des tables ont traité la question du financement à l’occasion des cogitations. La plupart des insoumis-es ont fait des propositions concernant la future « plate-forme de financement » du mouvement. En complément de ces propositions, les insoumis-es se sont également saisi du temps de cogitation pour aborder l’ensemble des questions relatives au financement de la France Insoumise.
A travers les 174 comptes-rendus, deux préoccupations majeures ressortent des cogitations. La première est une demande de transparence sur les finances de la France Insoumise. Elle concerne autant les moyens financiers que les procédures et les responsables qui décident de leur utilisation par le mouvement.
La deuxième préoccupation qui ressort des comptes-rendus est la nécessité de préserver l’autonomie des Groupes d’Action. La plupart des insoumis-es donnent la priorité à un système de financement simple, réactif et qui facilite les activités courantes des groupes d’action en évitant les procédures lourdes et complexes.
Ces préoccupations se traduisent par des propositions concrètes des insoumis-es que nous avons classées par thématique en tentant d’être les plus exhaustifs possibles.
Auto-financement des groupes d’actions
Un nombre important de propositions concernent l‘auto-financement des groupes d’action, vu comme un moyen de renforcer leur autonomie tout en développant la surface financière du mouvement.
Ainsi :
- Des insoumis-es proposent d’organiser des évènements (culturelles, artistiques, sportifs, culinaires…) avec des prix fixes ou libres qui permettent de dégager un bénéfice.
- D’autre proposent que les produits dérivés de la France Insoumise (tasses, porte-clefs…) soient développés et que leur revente rapporte de l’argent aux groupes d’action.
- La question d’une cotisation au profit des groupes d’action est également revenue. Parfois proposée comme obligatoire, elle est le plus souvent considérée comme facultative, d’un montant symbolique ou en fonction du revenu des insoumis-es.
Ces propositions d’auto-financement sont généralement proposées comme un moyen d’assurer le « fond de roulement » nécessaire pour les activités courantes des groupes d’action.
Financement des groupes d’action par le mouvement
La question du financement public issu des élections législatives et la façon dont les groupes d’action peuvent en bénéficier est régulièrement abordé dans les comptes-rendus des cogitations. Illustrant la diversité des points de vu des insoumis-es sur la question, plusieurs propositions ont été faites :
- Un financement des groupes d’action à partir de projet d’actions, ce qui nécessiterait de fixer des critères de sélection ou de mettre en place des consultations pour choisir les projets ;
- Un co-financement des projets par le mouvement avec comme critère de sélection la capacité des groupes d’action à lever des fonds localement.
- La mise en place d’un financement forfaitaire par groupe d’action (avec un plafond plus ou moins important, en lien ou non avec le financement public) qui assure un remboursement automatique sur présentation de justificatifs pour les dépenses courantes (location de salle, impression de tracts…). Sur ce dernier point, d’autres groupes soulignent la difficulté de mise en œuvre d’une telle démarche en raison de la liberté de création des groupes d’action par chaque insoumis.e.s.
Ces différentes propositions sont considérées comme alternatives ou complémentaires selon les comptes-rendus des cogitations.
La mise à disposition de matériel est aussi considérée comme un moyen efficace pour soutenir l’activité des groupes d’action. Des insoumis-es proposent de compléter le matériel déjà mis gratuitement à la disposition des groupes d’action certifiés avec des barnums, machines à café, thermos…
Des locaux de la France Insoumise, par département ou dans les grandes villes, sont également vus comme un moyen de soutenir l’activité des groupes d’action, notamment en économisant la location d’une salle. De la même façon, il est proposé de créer et de mutualiser des imprimeries insoumises. A défaut, des insoumis-es proposent une négociation du mouvement avec des prestataires sur l’ensemble du territoire permettrait de tirer les prix vers le bas.
Transparence financière
Des insoumis-es proposent une publication sur le site internet, de manière si possible régulière, des comptes de la France Insoumise afin de permettre notamment de sensibiliser les insoumis.es sur la nécessité de contribuer financièrement à l’animation du mouvement en identifiant la bonne utilisation de leurs contributions.
Certaines contributions proposent également de mettre en place une commission d’insoumis-es tiré-e-s au sort pour valider les dépenses majeures du mouvement ou de confier cette mission à l’assemblée représentative du mouvement.
Solidarité dans le financement
Les propositions des insoumis-es reviennent régulièrement sur la nécessaire solidarité financière à l’intérieur du mouvement pour construire un mouvement populaire et ouvert.
Cela concerne notamment l’objectif d’assurer l’accès à nos événements sans discrimination sociale (possibilité de prise en charge complète de l’inscription et du transport pour un événement national, priorité pour bénéficier des hébergements citoyens…) et la prise en compte des inégalités territoriales (isolement géographique de certains groupes d’action, coût des transports plus importants…).
Il est également proposé que le mouvement contribue à la solidarité financière avec les initiatives et les mobilisations qui nous sont proches, notamment via le financement de caisses de grève ou le soutien concret à des luttes syndicales, associatives, citoyennes.
Des outils de gestion pour les groupes d’action
Des insoumis-es posent la question des outils permettant aux groupes d’action de gérer leurs finances. Certains évoquent l’idée d’associations à vocation uniquement « technique » pour permettre aux groupes d’action de gérer un compte en banque. D’autres proposent que la plateforme de financement à construire permette de constituer et de gérer des cagnottes en ligne pour chaque groupe d’action. Enfin, de manière plus ambitieuse, certains insoumis-es proposent la création d’une banque insoumise voir d’une monnaie insoumise pour remplir cet objectif.
Le fonctionnement de la plateforme de financement
L’idée d’une plateforme de financement est soutenue par la plupart des comptes-rendus de cogitation. Les insoumis-es font différentes propositions pour sa mise en œuvre, citant souvent en exemple les plateformes de financement participatives et solidaires déjà en place.
Dans ce cadre, des insoumis-es soulignent la nécessité d’un accompagnement pour présenter et surtout organiser les projets d’action à soumettre sur cette plate-forme. De manière générale, cette demande fait émerger un besoin plus large de formation à la conduite complète d’une initiative.
La réactivité de cette plateforme de financement est jugé prioritaire. Des insoumis-es rappellent que la possibilité de faire un don sur la plateforme doit être la plus large possible, y compris pour ceux ne pouvant pas effectuer de paiement en ligne (possibilité d’envoyer un chèque pour financer un projet). La question de la déduction d’impôts pour les dons effectués sur la plateforme a également été posée.