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Il n’y a pas d’autre solution que de réduire les vols pour répondre à nos engagements pour le climat

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Communiqué du groupe LFI-NUPES

Alors que s’ouvre le salon de l’aéronautique du Bourget, « l’avion décarboné » ne peut nous exonérer de réduire les vols pour répondre à nos engagements pour le climat. Or, les grandes entreprises aéronautiques prévoient de doubler le nombre d’avions en service d’ici 2045. C’est irresponsable ! Il faut que l’Etat planifie urgemment une réduction juste et cohérente du trafic aérien là où une alternative existe ou peut être mise en place.

L’empreinte carbone totale de l’aviation en France est évaluée à 7%, mais les émissions de GES du secteur aérien augmentent plus que celles de tous les autres secteurs des transports. L’aviation doit donc réduire son impact climatique au même titre que l’automobile ou l’agriculture. D’autant qu’elle nuit à la santé et à la qualité de vie des riverains d’aéroports, qui sont plusieurs millions à être exposés à la pollution atmosphérique et au bruit des avions.

Contrairement à ce qu’insinue le président Macron, les nouvelles technologies ne sauraient nous exonérer de la réduction du trafic aérien. Elles ne peuvent être qu’un complément pour décarboner. C’est l’état du consensus scientifique, de même que l’Ademe ou RTE. Les quantités nécessaires de biokérosène ou d’hydrogène requises pour remplacer le kérosène sont très importantes. Le biokérosène ne doit pas venir contrarier les besoins alimentaires. L’hydrogène requiert une consommation vertigineuse d’énergie électrique sans que les technologies ne soient opérationnelles en l’état. Or, le réchauffement climatique ne peut attendre ! D’autant qu’Emmanuel Macron a lui-même torpillé l’abolition des vols intérieurs en cas d’alternative en train de moins de 2h30, gonflant les distances et supprimant des lignes déjà fermées.

1 % seulement de la population mondiale est responsable de la moitié des émissions de GES liées à l’aviation. En France, les inégalités d’accès aux voyages en avion se sont envolées : c’est une minorité de personnes qui multiplie ses voyages en avion. Il ne s’agit donc pas de remettre en question le droit de voyager, bien au contraire. Il faut pour cela développer massivement les alternatives en train ou en bateau, pour que les voyages soient accessibles à chacun. Nous avions ainsi voté fin 2022 à l’Assemblée nationale un budget supplémentaire de 3 Mds € pour le train. Mais le gouvernement l’a empêché en imposant un 49.3.

D’autres politiques sont nécessaires :
Développer les alternatives en train ou bateau afin d’interdire les vols quand une alternative de moins de 4h existe. C’est ce que la Convention citoyenne pour le climat a recommandé.
Plus un seul euro public ne doit soutenir les activités polluantes du secteur aérien. Il faut donc stopper la niche fiscale sur le kérosène, qui n’est pas taxé. Cela rapporterait 3,6 Mds € par an, qu’on pourrait investir dans le développement du rail et des transports collectifs propres.
Le transport des marchandises par avion augmente fortement : il doit être proscrit pour toutes les marchandises non essentielles.
L’industrie et les services liés à l’aéronautique représentent 500.000 emplois en France. Il est urgent de planifier la reconversion d’une partie de l’appareil productif et une reconversion professionnelle des salariés vers des secteurs de la transition écologique, avec garantie d’un emploi digne.

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