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L’intolérable absence de lutte contre les violences sexuelles dans les UFR de médecine de Tours et Limoges

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Un article du groupe thématique Enseignement supérieur et Recherche de la France insoumise

La presse a révélé l’inaction des universités de Tours et de Limoges à l’encontre d’un étudiant accusé de viol et d’agressions sexuelles. Cela s’inscrit dans un contexte de prise de conscience des violences sexistes et sexuelles ayant lieu durant les études médicales. Ainsi, l’Association nationale des étudiant⋅es en médecine de France (ANEMF) a révélé en mars 2021 l’étendue particulièrement grave des violences sexistes et sexuelles dans le milieu des études de médecine. Elle dénonce une culture du silence qui en permet la perpétuation et garantit trop souvent l’impunité aux coupables.

Un étudiant en médecine à l’université de Tours a été l’objet de plaintes de la part d’autres étudiantes mais aussi d’une mineure de 15 ans pour agressions sexuelles. Si la procédure pénale a été réactive avec une mise en examen, une mise en détention provisoire et un contrôle judiciaire lui interdisant de paraître en Indre-et-Loire, telle n’a pas été le cas de la procédure administrative et disciplinaire dépendant de l’université. Au vu de la gravité des faits, le Président aurait dû prendre un arrêté d’interdiction de paraître au sein de l’établissement et aurait dû aussi saisir la section disciplinaire. Tel n’a pas été le cas.

Sur demande du nouveau président de l’université de Tours, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont saisi l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche pour qu’elle enquête sur l’action —ou l’inaction — des autorités universitaires. Le doyen de la faculté s’est contenté de notifier à l’oral une interdiction de paraître sur le campus et sur son lieu de stage. En plus d’être hors-procédure donc ayant un effet nul, l’injonction n’aurait pas été respectée par l’étudiant. De plus, celui-ci a pu ensuite bénéficier d’un transfert, procédure exceptionnelle, vers l’université de Limoges. Cette dernière se retranche derrière l’absence de procédure disciplinaire à Tours pour justifier le fait d’avoir accepté l’inscription. Cependant, l’acceptation de l’inscription est un pouvoir propre du Président de l’université.

À l’université de Tours, suite à l’affichage d’une mention « Ici sont formés et protégés des violeurs » sur un mur de l’UFR, le directeur de l’UFR de médecine de Tours a adressé un message auprès des enseignant·es et des étudiant·es les informant de sa volonté de porter plainte pour diffamation. Plusieurs hommes enseignants dans l’UFR ont exprimé en retour leur solidarité au directeur, messages qui ont également été adressés à tou·tes les étudiant·es. Ces réactions révèlent a minima une incapacité à prendre la mesure de l’indignation légitime face à une situation dans laquelle un étudiant poursuivi pour viol et agressions sexuelles n’a fait l’objet d’aucune procédure disciplinaire, et se retrouve aujourd’hui inscrit à l’UFR de médecine de Limoges, et en stage de gynécologie.

Il est temps que chacun se rende compte que toute « tolérance » et tout silence face à ces violences sont inacceptables et que la priorité doit toujours être de soutenir et de protéger les victimes. Dans la continuité des recommandations des associations étudiantes, l’Union populaire fait une série de propositions pour s’attaquer enfin à ce fléau dans l’enseignement supérieur comme dans le reste de la société : transmission automatique des signalements par les chefs d’établissement aux sections disciplinaires, communication et formation régulières pour l’ensemble des étudiants et du personnel, des moyens humains et financiers enfin à la hauteur pour les cellules d’écoute des universités, un accompagnement réel et systématique des victimes, un renforcement et un dépaysement possible des procédures… L’Union populaire consacrera 1 milliard d’euros pour lutter contre les féminicides et contre toutes les violences sexuelles et sexistes.

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