Antoine Petit, président sortant du #CNRS, a reçu un avis favorable de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’#AssembléeNationale pour sa réélection. Il défend la Loi de Programmation de la #Recherche et sa conception #NéoLibérale. J’ai voté #Contre sa nomination et cette conception de la recherche.
Bien que cela soit le Président de la République qui soumette à la commission des candidats à la présidence du CNRS, cela aurait été interessant d’entendre les autres candidats. J’ai demandé, avec d’autres collègues, au président de la commission à ce qu’un autre candidat, M. #Coutard soutenu par 2200 chercheurs, soit également entendu. Cette demande a hélas été refusée.
Monsieur le Président, Monsieur Antoine Petit, Chers collègues,
Le désengagement de l’Etat dans le financement de l’ESR amène les établissements à se tourner de plus en plus vers l’investissement privé, ce qui a pour conséquence notamment de limiter de fait l’indépendance et le pluralisme de la recherche.
L’ESR opère depuis quelques temps déjà un glissement vers un modèle néo-libéral anglo-saxon que la LPR a encore renforcé : principe d’appel à projets au détriment des crédits récurrents, CDI mission et “tenure track” qui grignotent peu à peu le statut de fonctionnaire, concurrence accrue entre les établissements, entre les différentes générations de chercheurs et entre les hommes et les femmes.
Le tout étant sensé stimuler le monde de la recherche et le rendre plus efficace.
Aujourd’hui, le CNRS n’est pas épargné par cette logique. Cette institution a perdu 1 579 emplois statutaires entre 2007 et 2019. Dans le PLF 2021 et 2022, les ETPT sous plafond ont fortement baissé (moins 41 l’année dernière et moins 128 cette année).
En revanche, le nombre d’emplois hors plafond explose, avec 995 ETPT en plus, après une augmentation de 485 ETPT l’année dernière. Par ailleurs, le salaire des femmes y est en moyenne inférieur de 17% par rapport à celui des hommes.
Pensez-vous que le modèle anglo-saxon basé sur la concurrence, la rentabilité et la marchandisation du savoir, soit une réponse satisfaisante aux défis sanitaires, environnementaux et sociétaux à venir, ainsi qu’ au mal être grandissant de la communauté scientifique ?
Enfin, pensez-vous que le CIR doit être conservé ? Et surtout conservé en l’état ?