Nous apprenons ce matin l’extension de la gratuité de la contraception au moins de 25 ans.
Les médias ne s’y trompent pas et y voit bien une mesure électoraliste. Ce type de mesures très ciblées aurait pu être prises il y a quatre ans. Elles permettent de montrer que les demandes de la sphère féministe ont été prises en compte par la Macronie, sept mois avant le scrutin.
Mais que nous dit cette annonce entre les lignes ? Elle réaffirme les différentes injonctions qui pèsent sur les femmes et notamment celle d’une contraception ne reposant que sur leurs seules épaules. Or, c’est méconnaître l’immense « charge mentale » ainsi induite. Car, avec cette mesure, elle ne sera toujours pas une responsabilité « partagée » et même une affaire de couple. Il aurait été bienvenu que le gouvernement prenne enfin le virage d’une société définitivement plus égalitaire en englobant la gratuité totale des préservatifs et des spermicides. Deux marques de préservatifs seulement sont actuellement remboursés à hauteur de 60 % par l’Assurance maladie, via l’ordonnance d’un médecin ou d’une sage-femme.
Aussi, les pilules contraceptives impliquent parfois des effets secondaires au quotidien nécessitant parfois des micro-dosages tandis que leurs liens avec des risques accrus de cancers du sein et du col de l’utérus font toujours débat dans la sphère scientifique.
Enfin, comme l’a si justement rappelé Manon Aubry : « Parce qu’après 25 ans on ne risque plus de tomber enceinte et on roule sur l’or » ? Afin de contrer effectivement le coût d’une sexualité ne reposant, toute la vie durant, que sur les femmes. C’est sans compter, les traitements hormonaux de la ménopause, qui ne demeurent que partiellement remboursés.
Alors, oui effectivement, encore un effort. Encore des efforts.
Bénédicte Taurine, membre de la Délégation aux droits aux femmes à l’Assemblée nationale