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Privatisation de La Poste : il faut mettre un terme à ce sabotage organisé !

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Retrouvez la question du député Michel LARIVE au Ministre de l’Economie au sujet de la privatisation de La Poste.

« Avez-vous déjà entendu parler du service « Veille sur mes parents », proposé par un organisme public multicentenaire ? Pour 19.90€ par semaine, chaque ‘’client’’ peut souscrire, pour ses parents, à un service de visite à domicile une à six fois par semaine, pour « un échange convivial et bienveillant ». 

Il s’agit de La Poste. Un ancien service public, dont la mission première était l’acheminement du courrier sur tout le territoire, que vos prédécesseurs et vous-même avez transformé en société anonyme à capitaux publics. Le service « Veille sur mes parents » constitue l’exemple parfait d’une marchandisation du service public, et d’un dévoiement grotesque de la fonction sociale et solidaire du facteur.

Dix ans après le plan ‘’Ambition 2015’’ qui a supprimé 11 700 emplois à La Poste en 2010, le prochain plan stratégique 2022-2030 participe d’une privatisation progressive des services publics, aux dépens des besoins des usagers. 

Dans ma circonscription rurale d’Ariège, votre œuvre, et celle de vos prédécesseurs, se traduit par une réduction de moitié du nombre de bureaux de poste en vingt ans. La création d’agences postales communales, tenues par des employés de mairie souvent mal formés aux taches qu’ils héritent, avec un niveau de service bien moindre qu’un réel bureau de Poste, constitue une insuffisante roue de secours.

Depuis 62 jours maintenant, les factrices et facteurs de Dreuilhe/Lavelanet sont en grève pour défendre leurs conditions de travail et notre service public. Le Plan stratégique 2022-2030 encourage la réorganisation des tournées des facteurs, en leur attribuant davantage de dessertes sans augmenter leur durée de travail. Il transformera également les bureaux ‘’centres de secteur’’ en bureaux ‘’facteurs-guichetiers’’ et favorisera de nouvelles réductions d’amplitude horaire de guichets. In fine, cela conduira à accroître la pression sur le personnel et ainsi, à détériorer la qualité du service rendu.

Monsieur le Ministre, quand comptez-vous agir pour mettre un terme à ce sabotage organisé ?»

[RÉPONSE DU MINISTRE]

« En Ariège, comme dans d’autres départements lui ressemblant, le facteur a toujours porté les médicaments aux anciens qui ne peuvent se véhiculer, il n’oublie pas le pain parfois. C’est naturel, parce qu’il passe tous les jours par là et parce que pour certains, c’est peut-être la seule personne qu’ils verront de la journée. Il est un lien social fondamental, mais aujourd’hui, rendre visite à nos ainés est désormais devenu payant ! C’est ainsi qu’évolue votre nouveau monde où le contact humain est en option.

Une vision que vous voulez nous imposer, quoiqu’il en coute, aveuglés par votre schéma de société néolibérale, reposant sur le triptyque croissance-concurrence-compétitivité. 

La création d’agences postales communales ne masque pas le sabotage du service public postal en cours depuis plus d’une décennie. 

Depuis une cinquantaine de jours maintenant, les factrices et facteurs de Dreuilhe/Lavelanet sont en grève pour défendre notre service public. Que leur dites-vous quand certains d’entre eux parcourent déjà 235 kilomètres par jour et qu’on va leur demander d’en faire plus dans le même temps imparti ? Que leur dites-vous quand ces tournées augmenteront de 370 boites aux lettres à 800 voire 1030 ? Tout ceci sans allègement de la tache de préparation du courrier. Même en dépassant largement les 8 heures de travail par jours, je ne vois pas comment les facteurs pourraient s’acquitter convenablement de leur tâche avec de telles exigences de productivité ! 1000 boites aux lettres en milieu urbain, c’est énorme, en milieu rural c’est gigantesque !

La poste ne doit pas être un lieu de marchandisation de la vie sociale et de la solidarité. Nous devrions consacrer la poste, comme l’institution qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un service public au service des citoyens, loin de toutes rentabilité excessive puisque service public ! »

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