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Niche parlementaire LFI - Proposition de loi relative à l’interdiction des « fermes-usines »

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INTERDICTION DES « FERMES-USINES » : une fois de plus, au lieu d’enrichir le débat, #LREM ne s’est pas contenté de voter #Contre la proposition de loi, ils ont supprimé les articles par des #Amendements.

Retrouvez mes interventions pour défendre la PPL dont Bénédicte Taurine était la rapporteure

Merci Bénédicte pour ta proposition de loi qui traite d’un sujet important !

« Le terme de “ferme-usine” désigne un système industriel et intensif visant à produire de la matière animale. Cependant cette appellation n’a actuellement pas de définition dans la loi et doit être différenciée de l’élevage en tant que tel. Basé sur une forte concentration d’animaux sur un espace réduit, le taux de mortalité est plus important que dans les autres types d’élevages et il engendre de nombreux risques tant sur le plan environnemental, que sur la santé humaine et le bien-être animal.

Selon Greenpeace, 1% des fermes françaises produisent plus de la moitié des porcs, poulets et œufs produits en France. Dans ces exploitations, le temps d’élevage est beaucoup plus court. Un poulet à chair par exemple atteint sa maturité en 6 semaines. C’est deux fois plus rapide qu’il y a 30 ans. Pour tenter de pallier les effets engendrés par une croissance trop rapide, à savoir la vulnérabilité des animaux et le risque sanitaire, le recours aux antibiotiques est massivement utilisé. En 2020, les poulets élevés en batterie ont été exposés à 73,7 tonnes d’antibiotiques et les porcs élevés industriellement à 140,6 tonnes. Ce qui entraîne une baisse des défenses naturelles chez les animaux et contribue à renforcer l’antibiorésistance chez l’être humain.

C’est pourquoi nous demandons un moratoire de 3 ans sur tous les nouveaux projets d’installation, d’agrandissement ou de réunions d’exploitations agricoles dont les productions sont supérieures aux seuils correspondant aux catégories “E” et “A” de la nomenclature ICPE.

Partout, ce modèle a également des conséquences sur l’environnement : diminution de la diversité des espèces par la sélection, déforestation pour l’implantation d’usines et de champs, recours à des quantités d’eau importante pour les animaux et les champs, rejet d’importantes quantités de nitrates, de phosphore, d’antibiotiques, ainsi qu’émissions d’ammoniac. En Bretagne, où se trouvent 1 720 fermes usines sur les 4 413 que compte la France, on observe une forte concentration de nitrate dans les eaux souterraines.

D’autre part, les risques épidémiques sont plus élevés dans ce genre de structures. Selon l’organisation mondiale de la santé animale, elles ont presque triplé au cours des quinze dernières années.

C’est pourquoi nous proposons dans l’article 2 un renforcement des contrôles des services d’inspections des exploitations d’élevages classés “A” de la nomenclature ICPE.

Par ailleurs, lors de son audition, Aurélie Trouvé, maître de conférences à AgroParisTech, prenait l’exemple de la ferme dite « des mille vaches » dans la Somme, évaluant que la production de 8 millions de litres de lait nécessitait le travail de 18 salariés, et créait ainsi 3 fois moins d’emplois que les exploitations françaises en moyenne.

Il y a un fossé entre le monde des éleveurs industriels et celui des agriculteurs paysans. Ce système productiviste met sous pression les paysans, leur élevage et leur terre. Il pousse à s’agrandir et surinvestir dans du matériel, accentuant la dépendance des éleveurs par rapport aux banques.

Enfin, la maltraitance animale dans les fermes usines a changé la relation particulière qu’un éleveur peut établir avec l’animal, créant des conditions de travail déshumanisantes, sources de souffrance ainsi qu’une perte de sens pour les éleveurs. Il est à l’opposé des modèles d’agriculture paysanne, structurants pour les territoires et créateurs d’emplois.

Face à ce modèle productiviste passéiste, nous défendons un modèle d’élevage à taille humaine, respectueux des animaux et de l’environnement. C’est pourquoi nous vous invitons à voter cette proposition de loi. »

#StopFermesUsines

#StopMaltraitanceAnimale

#ProtectionEnvironnement

#SantePublique

#AgriculturePaysanne

#ExploitationATailleHumaine

Muriel Ressiguier