Communiqué de Manon Aubry, députée européenne et co-présidente de la GUE/NGL
Depuis les élections européennes du 26 mai 2019, la députée France insoumise Manon Aubry a relevé 45 situations de conflits d’intérêts, de pantouflage et de violations des règles de transparence au sein des institutions européennes. Après les avoir systématiquement répertoriés, elle lance une nouvelle initiative intitulée #LiaisonsDangereuses visant à révéler et documenter tous les scandales éthiques rencontrés lors de son mandat.
Ces scandales ne sont que la partie émergée de l’iceberg rendue publique par la vigilance de député.e.s, d’associations et de certain.e.s journalistes. La porosité entre les intérêts privés des plus puissants et la régulation publique fait partie intégrante du fonctionnement des institutions européennes et interfère gravement avec la protection de l’intérêt des citoyens.
Des mesures simples peuvent assainir le fonctionnement des institutions européennes. Le Conseil européen, co-législateur avec le Parlement, devrait rendre public le contenu des discussions entre les Etats membres et les positions de chacun. L’absence de conflits d’intérêt des Commissaires européens et de leurs équipes devrait être attestée de manière indépendante, tout au long de leur mandat. La transparence et l’indépendance des administrations et des agences européennes doit également être assurée. Malheureusement, le manque de volonté politique de la Commission et de certains Etats membres, dont la France, entrave l’adoption de règles ambitieuses.
Pour participer à l’élaboration de ces règles et assurer leur respect, nous demandons depuis des mois la mise en place d’une autorité éthique indépendante commune aux différentes institutions européennes, dotée de pouvoirs d’investigations et de moyens suffisants pour accomplir sa mission. Ses décisions doivent avoir un caractère contraignant.
Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne traverse une nouvelle crise de confiance. Pourtant, des décisions cruciales sont prises dans l’opacité la plus totale et sous l’influence de lobbys qui redoublent d’efforts pour retarder l’adoption de normes sociales et environnementales. Des mesures s’imposent pour faire primer l’éthique sur le fric dans les institutions européennes !