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L’aménagement du territoire : la clé de toute planification écologique ambitieuse

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Face à l’urgence écologique, les experts et scientifiques appellent à une modification radicale de nos modes de consommation, de production et d’échanges. Les transports représentant 30% des émissions de gaz à effet de serre en France et l’aménagement du territoire est la clé de toute planification écologique ambitieuse.

Le libre-échange, les délocalisations, le dumping social et environnemental suppriment des emplois en France et opposent les territoires les uns aux autres. Face à l’urgence écologique, notre vision est celle d’un aménagement écologique et social du territoire par la démocratie et les services publics au service de la protection des biens communs. Elle passe en outre par le refus de la métropolisation, l’amélioration des conditions de vie, d’activité et d’accès aux services publics dans les zones rurales et les quartiers populaires ou encore la relocalisation des productions. Concrètement, les bassins de vie et bassins d’emplois doivent être rapprochés et le maillage de transports en commun et de services publics sur tout le territoire doit être redéployés afin de garantir au peuple l’accès aux réseaux collectifs qui lui garantissent une vie digne, notamment l’emploi et les services publics. 

Or, en l’état ce projet de loi ne répond pas à l’urgence. Il ne permet pas de se déplacer moins, mieux et autrement pour préserver le climat, notre santé et les emplois. 

Il fait la part belle à la “compétitivité”, la “concurrence” et le développement de nouveaux débouchés économiques pour des start-ups en mal de profit plutôt qu’en poursuite de l’intérêt général. Ce projet de loi ne comprend aucune disposition pour limiter le développement du transport aérien, ne supprime aucune niche fiscale polluante, ne remet pas en cause la politique du tout-camion ni le racket effectué par les sociétés d’autoroutes. 

Alors que 56 lignes et 120 gares sont menacées de fermeture, soit un tiers du réseau, ce projet de loi s’inscrit dans la continuité de l’ouverture à la concurrence du ferroviaire bientôt appliquée à la RATP et entend poursuivre l’ubérisation des transports. 

Loïc Prud’homme a défendu un amendement pour l’étude de la mise en place de transports en commun gratuits. Pour être certain que la majorité LREM comprenne ses arguments, il a décidé de faire une intervention… disruptive. 

A l’inverse, la France insoumise revendique la nécessité de mise en œuvre de transports écologiques et populaires. 

Premièrement, les transports sont écologiques seulement si les modes de transports les plus polluants ne bénéficient plus d’une totale impunité en matière fiscale. Les marchandises doivent être mises sur des trains, le grand déménagement du monde par camion doit être stoppé, le transport aérien raisonné. 67 000 décès prématurés chaque année en France à cause de la pollution de l’air. Elle touche les plus pauvres qui sont les premières victimes de la pollution sans en être les principaux responsables. En France, les personnes pauvres vivant dans des quartiers pauvres et pollués ont 5 fois plus de risques de mourir que la moyenne lors d’un épisode de pollution. Ce, alors qu’ils paient 4 fois plus de taxe carbone en % de leurs revenus que les très riches qui émettent pourtant 40 fois plus de carbone qu’eux. Les riches polluent et les pauvres trinquent, en résumé. 

Deuxièmement, les transports sont populaires si ils sont accessibles à tous en coûts, en fréquences, en dessertes. Un Français sur 4 dépense plus de 150 €/mois pour aller travailler en voiture, et le transport représente 21 % des dépenses des ménages ruraux. Les ménages aux faibles revenus possèdent généralement des voitures plus anciennes et plus consommatrices de carburant. Et le budget carburant pèse deux fois plus dans leur budget que celui des plus riches (quasi 8% pour les 10% les plus pauvres contre moins de 4% pour les 10% les plus riches). Pour la France insoumise, s’il convient de sortir du modèle de la voiture thermique individuelle, il faut donner en priorité les moyens aux individus de faire évoluer leurs pratiques : mesures d’accompagnement, transports alternatifs à la voiture individuelle, tarifs solidaires voire gratuité pour certains publics… tout cela financé par de vraies taxes pollueurs-payeurs. 

C’est tout le sens de la mobilisation des gilets jaunes : la prévision d’une hausse des carburants subie sur des déplacements contraints et sans alternatives tandis que l’on venait de faire 4 milliards de cadeaux aux riches ayant mis le feu aux poudres. Une fois n’est pas coutume, justice climatique et justice sociale ont les mêmes responsables et sont donc un même combat !

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