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Fin de trêve hivernale : la guerre sociale reprend

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En 2018, le collectif des morts de la rue a recensé 566 décès de personnes vivant à la rue. Cela représente 56 de plus qu’en 2017, une hausse de 10% ! Pour 2019, le compte s’élève déjà à 108 personnes ce 2 avril. 

L’hiver 2018-2019 a été marqué par des difficultés sans précédent pour le secteur de l’hébergement. Sur tout le territoire des milliers de personnes, dont plusieurs centaines en familles, ont été contraintes de passer la nuit dehors, faute de solution proposée par le 115. La situation, au printemps va s’empirer.

Loin d’annoncer les beaux jours, la fin de la trêve hivernale signifie la fermeture de 8000 places d’hébergement, la remise à la rue sans solution de milliers de personnes qui avaient été hébergées pour l’hiver, dont la majeure partie en famille. Se retrouveront également dehors en avril plus de 2000 personnes exilées, hébergées en Ile-de-France, sur lesquelles planent des notifications de fins de prise en charge, dont 1500 personnes réfugiées… auxquelles la France a pourtant accordé une protection ! Enfin, la fin de la trêve hivernale ce sont également 30 000 ménages menacés d’expulsion qui craignent de devoir rejoindre les milliers de personnes à la rue. 

Face à cette crise humanitaire l’attitude du gouvernement est irresponsable : dans la Loi de Finances 2019, aucune création de place d’hébergement pérenne n’a été prévue. Pourtant, les demandes au 115 ne cessent d’augmenter. Le ministre du logement se targue à présent d’avoir finalement annoncé la pérennisation de 6000 places d’hébergement sur les 14 000 ouvertes pendant l’hiver. Le caractère tardif de cette annonce, le 27 mars, à 4 jours des premières fermetures de places témoigne de l’inconséquence du Gouvernement mais également de son mépris insupportable envers les acteurs associatifs, les travailleurs sociaux et les personnes sans-abris qui ne savent pas si leur structure restera ouverte.

La mort d’un demi-millier de personnes chaque année ne peut pas être considérée comme une fatalité. Dans la 5ème puissance mondiale, il n’est pas normal que des dizaines de milliers de personnes, des milliers d’enfants, n’aient pas d’autres solutions que de vivre sur un coin de trottoir, dans des campements insalubres ou dans des bidonvilles. 

A Paris, en février, la nuit de la solidarité a permis de décompter 3600 personnes sans solution d’hébergement. Soit une augmentation de 10% à périmètre constant par rapport à 2018 - alors même que 3000 places d’hébergement supplémentaires avaient été ouvertes sur le territoire parisien. Le nombre de personnes sans-abris n’explose pas sans raison : c’est la conséquence directe de la politique anti-pauvres de Macron et de son gouvernement.

Plutôt que de garantir une stabilité de l’hébergement et un accompagnement social de qualité, ils réduisent les moyens dédiés à l’accompagnement des personnes hébergées et les remettent à la rue. Plutôt que de développer un parc locatif accessible financièrement et de permettre à tou.te.s de se loger, ils détruisent le logement social avec des coupes budgétaires et des ventes de logements au privé. Plutôt que de donner les moyens aux personnes de se maintenir dans leur logement, ils multiplient les attaques contre le pouvoir d’achat des ménages. Plutôt que d’agir pour limiter le nombre d’expulsions locatives en progression de 46% depuis 10 ans ils font adopter la loi ELAN afin d’expulser plus facilement.

La France insoumise fixe l’objectif de zéro sans-abri. Pour cela, elle propose d’interdire les expulsions sans relogement et d’inscrire dans la Constitution le droit au logement. Lors du passage de la loi ELAN à l’Assemblée nationale, les députés insoumis ont également proposé de baisser le cout du logement en encadrant les loyers à la baisse et de créer une véritable sécurité sociale du logement pour couvrir les impayés. Toutes ces propositions ont été rejetées par les députés macronistes.

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