Les outils numériques sont aujourd’hui au cœur des usages quotidiens des citoyen·ne·s avec, par exemple, les nombreuses démarches administratives à effectuer par internet. La France insoumise s’appuie également sur le numérique notamment à travers sa plateforme en ligne visant à simplifier les actions des groupes locaux. Afin de permettre au plus grand nombre ces usages, il est parfois nécessaire de former les personnes qui ont des difficultés à appréhender ces nouvelles méthodes de gestion, de communication ou d’échange. C’est de ce constat qu’est parti un groupe d’action de Nanterre, en région parisienne, pour organiser une formation numérique. Rencontre avec l’un des créateurs de cette initiative, Nicolas Huyghe.
Bonjour Nicolas, tu es animateur du groupe d’action « Nanterre Ville insoumise », comment avez-vous eu l’idée d’organiser ces formations numériques ?
Bonjour, nous avons constaté que certains de nos camarades rencontraient parfois des difficultés avec l’utilisation du site de la France insoumise. De plus certains n’avaient pas de boîte mail, d’autres n’utilisaient pas les réseaux sociaux ou ne se sentaient pas à l’aise avec les outils numériques disponibles sur internet. Or la campagne a d’abord été lancée en ligne. Il fallait donc faire le lien entre campagne numérique et campagne sur le terrain, ce qui nécessite de former celles et ceux d’entre nous qui ne maîtrisent pas ces outils.
Sont-elles destinées à tous ou seulement aux membres des groupes d’actions de Nanterre ?
Pour l’instant nous destinons cette formation aux proches de la France insoumise. Mais l’extension de cette formation à tous les publics est à l’étude. Nous envisageons aussi d’étendre à l’utilisation d’outils plus avancés tels que GIMP (l’équivalent libre et gratuit de Photoshop), la création et la publication d’articles de blogs etc…
Comment s’organise une séance et à quelles fréquences ont-elles lieu ?
Nous en sommes au début. Nous choisissons un thème et nous nous adaptons à la demande, car le niveau de chacun varie énormément. Pour l’instant cela ne concerne régulièrement que quelques insoumis·es donc c’est gérable à une fréquence hebdomadaire.
Qui sont les formateurs de ces cours ?
Je travaille en binôme avec Jean-Claude Bussière qui a l’expérience de la formation aux outils numériques pour les personnes âgées et les demandeurs d’asile. En ce qui me concerne, je suis informaticien de métier et j’ai une bonne maîtrise technique.
Quel matériel utilisez-vous ?
Nous avons accès à une salle informatique prêtée par une association, déjà équipée de postes de travail, mais quelques insoumis·es viennent avec leur propre machine.
Sur quels outils numériques portent les formations jusqu’à présent ?
Cela va de l’envoi de pièces jointes par mail, à la création et l’utilisation d’un compte Facebook, ainsi que les outils de création et de partage de documents (Google Docs). Nous insistons toujours sur les paramètres de sécurité de son propre compte. Le cas échéant nous présentons la solution alternative libre ou collaborative (par exemple les moteurs de recherche DuckDuckGo et Qwant) et les outils de Framasoft.
Combien de personnes participent à ces cours en moyenne et quel est leur profil ?
En moyenne 5 personnes, qui sont à la retraite.
Quel bilan tirez-vous de ces actions ?
Tout d’abord c’est une formation très utile, d’une part pour ceux et celles qui la suivent, mais aussi pour ceux et celles qui la font. Dans la perspective d’ouvrir au plus grand nombre, cela permet de se faire une idée sur comment organiser une telle formation à plus grande échelle. Il nous faut réfléchir sur les publics cibles et sur la mise en place d’un tel projet.
Autre chose à ajouter ?
Il est essentiel de ne pas abandonner les insoumis·es qui se sentent éloigné·e·s du numérique, qu’il s’agisse des personnes âgées mais aussi parfois des habitant·e·s des quartiers populaires. Cela passe par l’accès facilité à une connexion internet, mais aussi par la formation. Nous sommes ravis que le site de la France insoumise ait vu son utilisation simplifiée, et il est plus que nécessaire que le lien entre la campagne numérique et la campagne de terrain soit fait non seulement avec tous et toutes les insoumis·es, mais aussi l’ensemble de la population.