Après 7 ans de politique néo-libérale dont 2 années marquées par la brutalité de budgets d’austérité imposés par 49-3, les Françaises et les Français ont voté en juillet 2024 pour rompre avec le macronisme. En plaçant le Nouveau Front Populaire en tête du second tour des élections législatives, ils ont clairement exigé une autre politique économique, au service de l’intérêt général plutôt que d’une minorité de privilégiés.
Ce changement radical nécessite de mettre un terme aux cadeaux fiscaux pour les plus riches et les grandes entreprises, que les gouvernements successifs ont présentés comme la solution miracle à tous les problèmes économiques et sociaux du pays. La politique macroniste a pourtant montré sa totale inefficacité selon les critères qu’elle s’est elle-même fixés.
Au niveau de l’emploi, d’abord, le taux de chômage a moins diminué que dans les autres pays européens. Il a été tiré aux deux tiers par les subventions massives aux contrats d’apprentissage et par les créations d’auto-entreprises. Pour 2025, l’OFCE prévoit 143 000 destructions d’emplois et les plans de licenciement massifs se multiplient.
En matière de production, ensuite, où contrairement aux grands discours sur la prétendue réindustrialisation, la production industrielle du pays a nettement diminué ces dernières années.
Enfin, la responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’extrême dégradation des finances publiques est maintenant connue de tous. Les 62 milliards de baisses d’impôts majoritairement ciblés sur les plus riches et les multinationales ont creusé le déficit que le gouvernement prétend désormais résorber par une saignée inédite.
Ce contre-budget constitue à la fois le projet de rupture que les électeurs ont demandé et un projet de gouvernement, immédiatement applicable, qui peut se résumer en deux axes.
Du côté des recettes, il s’agit de mettre un terme aux privilèges d’une poignée d’ultra-riches et de grandes entreprises et de rendre notre système fiscal réellement juste et progressif.
Cela permettra, du côté des dépenses, de gouverner en fonction des besoins et non des injonctions des marchés financiers et de la Commission européenne : reconstruction de nos services publics, investissements dans la bifurcation écologique et renforcement de notre système social.
L’élaboration du contre-budget s’est appuyé sur les conclusions des “Etats Généraux des Budgets Sacrifiés”, organisés par les députés du groupe LFI-NFP tout au long du mois d’octobre, qui ont permis de donner la parole aux acteurs de terrains, victimes des coupes budgétaires de ces dernières années, mais aussi porteurs d’alternatives pour nos services publics et notre protection sociale.
Enfin, le chiffrage du contre-budget est issu du programme du NFP et des amendements au PLF et au PLFSS adoptés lors des discussions budgétaires, preuve qu’il existe d’ores et déjà une majorité à l’Assemblée nationale pour appliquer une grande part des mesures que nous proposons.
Précisons pour conclure que les dépenses et les recettes présentées correspondent aux mesures une fois qu’elles seront pleinement mises en œuvre. Certaines d’entre elles requièrent cependant une montée en charge progressive.