Communiqué du groupe LFI-NFP
La presse s’est faite l’écho de plusieurs révélations du livre du journaliste Victor Castanet, « Les Ogres », à paraitre ce mercredi et portant sur les dérives de grands groupes de crèches privées.
Ces révélations confirment les alertes des parlementaires insoumis et en particulier de William Martinet, député lors de la précédente législature et auteur d’une demande de commission d’enquête sur le sujet. Le bilan de la marchandisation de la petite enfance est catastrophique. Couteuse pour les finances publiques et les parents, défavorables à la qualité de l’accueil des enfants et aux conditions de travail des professionnelles, le livre de M. Castanet démontre que l’ouverture du secteur aux acteurs privés lucratifs a provoqué de nombreux abus dont certains sont pénalement répréhensibles.
La lecture du livre de M. Castanet apporte également une explication à la vive opposition des macronistes à l’encontre de toutes initiatives visant à faire la lumière sur les dérives de ce système. Rappelons qu’ils se sont opposés, sans succès, à la création de la commission d’enquête de M. Martinet avant de l’en évincer au profit de parlementaires pro-crèches privées. L’enquête de M. Castanet nous apprend l’existence d’un pacte secret entre le lobby des crèches privées et Aurore Bergé, à l’époque ministre des Solidarités en charge des crèches. Cette entente, démontrée par un échange de messages que s’est procuré M. Castanet, a été niée par la Ministre Bergé lors de son audition par la commission d’enquête. Constatant ce parjure, le groupe parlementaire LFI-NFP saisira le bureau de l’Assemblée nationale pour qu’il requiert des poursuites à l’encontre de Mme Bergé comme le permet l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958.
Au-delà des conséquences judicaires, la publication du livre « Les Ogres » ne doit pas rester une énième crise sans conséquence pour le secteur des crèches privées. Le groupe parlementaire LFI-NFP appelle à des mesures politiques fortes : le gel des places de crèches privées lucratives, le renforcement du contrôle administratif des grands groupes et l’investissement dans un véritable service public de la petite enfance, seul à même de répondre aux besoins des familles et de garantir des conditions de travail dignes pour les professionnelles.