Un communiqué du groupe thématique Condition animale de la France insoumise
Chaque année, plus de 22 millions d’animaux sont tués par les chasseurs en France. En plus de la perturbation induite aux écosystèmes, il faudra compter sur les accidents de chasse (78 la saison dernière, dont 6 morts,) mais aussi sur la pollution induite par les plombs et par le reste des cartouches dilapidées dans la nature. Insécurité et pollution : c’est ce qu’endurent les ruraux chaque année dès l’ouverture de la chasse, loin de l’image bucolique de nos campagnes françaises. C’est pourquoi la France insoumise souhaite opérer une grande réforme de la chasse.
À partir du 10 septembre, une nouvelle saison de chasse va s’ouvrir sur le territoire français. Pour défendre leur activité, le lobby de la chasse, à travers le président de la fédération de chasse Willy Schraen, fait avancer l’idée que défendre celle-ci est avant tout défendre la ruralité. Il est même question d’une liste de défense de la ruralité pour les élections européennes de 2024, avec à sa tête… le patron des chasseurs. C’est toutefois sans compter les 75% de ruraux qui se disent opposés au dimanche chassé, soit à peine moins que la moyenne nationale à 78%, selon un sondage IFOP de 2022. Le même sondage révèle que 70% des français se sentent en insécurité dans la nature en période de chasse, et encore plus dans les communes rurales avec 74% qui se sentent en insécurité. Les 520 accidents de chasse des 5 dernières années y sont sans doute pour quelque chose.
L’autre grand argument avancé serait la régulation de la nature qui aurait besoin de l’intervention humaine pour se faire. Cependant, un animal sur quatre tué à la chasse provient en réalité d’élevages dédiés et desquels les animaux sont relâchés pour satisfaire cette activité. Ces animaux sont le plus souvent le résultat de croisements génétiques qui perturbent les populations sauvages. Par ailleurs, beaucoup d’animaux issus de la captivité sont généralement dénués d’instinct face à la prédation et leur physiologie est parfois même inadaptée à la vie sauvage. Pour les chasseurs toutefois, il est difficile de savoir s’ils tirent sur des individus issus d’élevages ou des animaux sauvages. Ils risquent ainsi de réduire les populations sauvages et de toujours plus perturber les écosystèmes.
Cet argument de régulation est balayé de l’aveu de Willy Schraen lui-même sur RMC en novembre 2021 : « On prend du plaisir dans l’acte de chasse. J’en ai rien à foutre de réguler ».
Selon l’ONU, près d’un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction. Malgré les alertes permanentes des scientifiques, et en dépit des textes européens, les fédérations de chasse continuent de bénéficier de dérogations pour éliminer des espèces menacées, ou encore des oiseaux migrateurs pourtant protégés ailleurs en Europe.
En parallèle de ces atteintes à la biodiversité, les ruraux sont confrontés à la contamination au plomb laissée par les tirs et le plastique des cartouches souvent abandonnées sur place.
Selon un autre sondage IFOP de 2022, 77% des ruraux pensent que la sensibilité des animaux sauvages doit être respectée au même titre que celle des animaux domestiques. Dans un autre sondage de l’IFOP datant de 2021, on apprend que seuls 2% des ruraux pratiquent la chasse. Il n’’y a donc plus besoin de démontrer que la chasse ne représente pas la ruralité mais seulement les chasseurs.
La France insoumise souhaite opérer une grande réforme de la chasse : interdiction des chasses les plus cruelles comme la chasse à courre, à la glu, en enclos, le déterrage, instauration des jours sans chasse les week-ends, les jours fériés et durant les vacances scolaires, révision de la liste des espèces chassables et des périodes de chasse, interdiction de l’élevage et de l’importation d’animaux à des fins de chasse et des lâchers d’animaux dans le seul but de les chasser, réforme du permis de chasse et des pratiques de chasse.
La liste exhaustive de nos mesures est consultable ici.