Communiqué de la commission des Affaires étrangères
Le 29 décembre 1996, les accords de paix, signés entre le gouvernement du Guatemala et l’union des guérillas (l’UNRG), mettaient officiellement fin aux 36 ans de guerre civile que venait de subir le pays. Si cela aurait dû mener à une réelle démocratisation de ce pays d’Amérique Centrale, la situation est en réalité beaucoup plus sombre.
Ainsi, dans ce pays qui fait partie des 40 pays les plus corrompus du monde, le président sortant, Alejandro Giammattei, a mis au pas la presse guatémaltèque et démis en 2021 le procureur spécial contre l’impunité qui s’est vu obligé de fuir le pays pour protéger sa vie. Par la suite, une véritable répression envers les juges, procureurs et avocats liés à la lutte contre la corruption s’est mise en place.
C’est dans cette logique que Madame Thelma Cabrera, la candidate de gauche issue du mouvement paysan, et seule porteuse d’un programme défendant les droits du peuple guatémaltèque dans son ensemble, et en son sein des populations indigènes, notamment mayas, s’est vue interdire de se présenter au motif que son colistier, Monsieur Jordan Rodas, ancien procureur aux Droits Humains et anti-corruption du Guatemala, fait l’objet d’une plainte dont personne ne connaît la teneur, pas même lui.
Les élections de dimanche se dérouleront donc sans candidat.e progressiste. Depuis, dans une véritable stratégie du lawfare, d’autres candidats ayant de réelles possibilités de se voir qualifiés au second tour des élections se sont vus être interdits de se présenter : Carlos Pineda et Roberto Arzu. A l’inverse, la candidate d’extrême droite Zuri Rios, fille de l’ancien dictateur, a été autorisée à se présenter, alors même que la constitution du pays le lui interdit.
Face à cet enfermement du pays dans une spirale autoritaire, il est fondamental que la France, qui avait exprimée, par la voix du président Jacques Chirac, son souhait d’apporter sa contribution au processus de réconciliation nationale, soit particulièrement vigilante. Des observateurs internationaux, notamment français, doivent être envoyés de toute urgence afin de s’assurer que les droits fondamentaux des Guatémaltèques soient respectés
Nadège Abomangoli Députée de Seine-Saint-Denis, Secrétaire de la commission
des Affaires Etrangères
Clémentine Autain, Députée de Seine-Saint-Denis, Membre de la commission des Affaires Etrangères
Carlos Martens Bilongo, Député du Val-d’Oise, Membre de la commission des
Affaires Etrangères
Louis Boyard, Membre de la commission des Affaires Etrangères, Député du Val-de-Marne
Affaires Étrangères
Arnaud Legall, Député du Val-d’Oise, Membre de la commission des Affaires Étrangères
Élise Leboucher, Députée de la Sarthe, Membre de la commission des Affaires Étrangères
Nathalie Oziol, Député de l’Hérault, Membre de la commission des Affaires Étrangères
Mathilde Panot, Députée du Val-De-Marne Présidente du groupe LFI-NUPES
et Membre de la commission des Affaires Etrangères
Adrien Quatennens, Député du Nord, Membre de la commission des Affaires Etrangères
Ersilia Soudais, Députée de Seine-et-Marne, Membre de la commission des Affaires Étrangères