Michel Larive en commission des affaires culturelles à l’occasion d’une table ronde sur la recherche française sur les pôles, en présence de M. Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, M. Yvon Le Maho, membre de l’Académie des sciences, président du conseil d’administration de l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (IPEV), Mme Catherine Ritz, vice-présidente du Centre national français de recherches arctiques et antarctiques (CNFRA) et M. Jérôme Fort, chargé de mission pour les pôles à l’Institut écologie et environnement (INEE).
« Du 14 au 24 juin dernier, la France a accueilli la 43ème réunion du Traité sur l’Antarctique. Les pôles sont les régions du monde où le changement climatique est le plus rapide, d’où l’importance de cet événement. Le travail indispensable des chercheurs en la matière permet de maintenir le niveau d’alerte et de nous informer régulièrement sur la catastrophe qui s’annonce. Soyez remerciés pour votre travail d’une immense qualité.
Grâce aux travaux, nous savons que l’Arctique se réchauffe deux à trois fois plus vite que le reste de la planète. Que la banquise voit sa surface diminuer d’année en année et pourrait disparaître à l’horizon 2040… Ou encore que la zone polaire recèle près d’un quart des ressources de pétrole et de gaz de la planète, ce qui la met en danger.
La recherche permettant de récolter ces données scientifiques incontestables doit être largement soutenue par les pouvoirs publics. Or, j’ai parcouru le compte rendu d’audition du Président de l’IPEV devant la commission des affaires étrangères en 2019. Le bilan qu’il dresse du soutien de l’État est accablant. Le budget qui y est consacré est largement inférieur à celui d’autres pays comme l’Allemagne ou la Corée du Sud. En terme de moyens humains, c’est une catastrophe. Monsieur Chappelaz confie « Je dois gérer des ressources humaines qui sont à bout, avec des personnes qui craquent et qui commencent à se mettre en disponibilité. Le miracle ne va pas se prolonger très longtemps avec les moyens dont nous disposons ».
Deux ans plus tard, je m’aperçois en lisant une interview de Monsieur Chappelaz dans le Monde, que rien n’a été fait pour améliorer la situation. Je le cite de nouveau : « Avec 1,5 million d’euros supplémentaires sur un budget total de 16 millions, on résoudrait notre problème d’emplois, on arrêterait l’hémorragie. Car il y a hélas des burn-out à l’IPEV et des personnels déclarés en souffrance au travail ».
Je tiens à assurer aux salariés de l’IPEV mon plein soutien. Ma question s’adresse forcément davantage à Monsieur LE MAHO, même si je souhaiterais avoir l’avis de chacun : Pouvez-vous illustrer, répéter, insister devant la représentation nationale, pour que chacun et chacune comprennent enfin que ces moyens insuffisants constituent une barrière à l’action de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique ? »