La loi de 2016 sur l’adaptation du système licence-master-doctorat a eu pour effet de déplacer la sélection qui se faisait auparavant en licence entre le master 1 et le master 2 et laisse de nombreux étudiants sans affectation.
En 2020, 7 103 saisines ont été effectuées. Les rectorats n’ont répondu qu’à 39% d’entre elles.
Par ailleurs, les réponses des rectorats ne sont pas forcément en adéquation avec les demandes des étudiants qui sont parfois amenés à faire des choix par défaut, voire même à refaire une année de licence.
De plus, les critères de sélection étant laissés à l’appréciation des universités qui ne sont pas obligées de justifier leurs refus, c’est précisément le droit à la poursuite d’études qui est remis en cause. Le déterminisme social déjà à l’œuvre à l’université se voit ainsi renforcé. Selon le ministère de l’Education Nationale, on ne le dira jamais assez, seulement 17,6% des enfants d’employés et 13,1% des enfants d’ouvriers accèdent à la licence, en Master ils ne sont plus que 12,1% et 9,2%.
Enfin, toujours d’après le ministère, entre 2010 et 2019, alors qu’il y a eu 155 000 étudiants en plus, seulement 70 000 places ont été créées en master. Le doyen de la fac de droit de Montpellier avait déclaré “Si nous avions plus de moyens, nous pourrions ouvrir de nouveaux Masters, et en dédoubler certains pour au moins être en capacité de permettre aux étudiants qui ont réussi leur licence de continuer”.
Que préconisez-vous pour rendre véritablement effectif le droit à la poursuite d’études en master ? Pensez-vous que le nombre de places devrait être déterminé et évalué en fonction notamment de la démographie étudiante ?