Violences policières : les propositions de la France insoumise

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Un article du groupe thématique Quartiers populaires de la France insoumise

De récentes images révélées par Loopsider font le tour du Web à juste raison. Elles nous montrent trois policiers, l’un sourire aux lèvres, qui tabassent sans retenue un homme dans son local du 17e arrondissement de Paris. Cet homme s’appelle Michel et a reçu des insultes racistes (« ta gueule…sale nègre ») en plus des coups de matraques sur le visage et le crâne. Michel va se voir prescrire 6 jours d’ITT (Incapacité temporaire de travail) et fut hospitalisé après un malaise suite à ce déferlement de violence.

Les victimes ont besoin d’images pour espérer la justice

Les violences policières apparaissent au grand jour et entrent dans le débat public quand elles sont filmées. Combien d‘entre elles resteraient à jamais dans le silence et l’oubli si la loi sécurité globale et son article 24 sur la diffusion d’images des forces de l’ordre sont votés ?

Les violences policières ont fait irruption dans la discussion politique ces dernières années avec les images de la répression des Gilets jaunes. On peut dénombrer de nombreuses affaires, en particulier dans les quartiers populaires, à partir des années 70.

Si des récits de violences policières filmées ont pu rendre justice aux victimes, d’autres sont en attente malgré un temps long d’enquête.

Longue histoire et mobilisations récentes

Ainsi, il aura fallu 3 ans pour que la Défenseure des droits souligne ce semaine que « rien ne pouvait justifier les coups portés après le menottage et la maîtrise » dans l’affaire Théo. D’autres affaires sont classées sans suite de façon inattendue comme le rapport qui disculpe la police dans l’affaire de Zineb Redouane à Marseille. Cette dernière était morte dans son appartement à la suite du tir de grenade lacrymogène d’un CRS en marge d’un rassemblement de gilets jaunes.Sans oublier les réfugiés, régulièrement victimes de violences policières dans l’indifférence.

Le 2 juin 2020, plus de 20 000 personnes ont manifesté contre les violences policières et pour rendre justice à Adama Traoré. Cette mobilisation a puisé sa force, son indignation et sa raison d’être dans de multitudes histoires de violences policières classées sans suite ou en attente de justice. Le nombre de réclamations pour manquement à la déontologie des forces de sécurité auprès du Défenseur des droits (Commission nationale de déontologie de la sécurité jusqu’au 1er mai 2011) continue d’augmenter. Ainsi, son rapport annuel fait état de 1957 saisines en 2019, contre 1520 en 2018 et 702 en 2014.

La France insoumise et son groupe thématique quartiers populaires accompagnent et soutiennent les revendications pouvant mettre fin aux violences policières.

Nous défendons entre autres les propositions suivantes :

  • En finir avec le contrôle au faciès par la mise en place du récépissé de contrôle d’identité
  • En finir avec la politique du chiffre et supprimer les primes aux résultats pour l’action des policier·ères. Les montants seront redistribués aux agents sous forme de salaires.
  • Interdire les tasers et flashballs et refondre la doctrine du maintien de l’ordre pour favoriser la désescalade et la prévention des actes violents.
  • Combattre avec la même rigueur tout acte de violence, que les forces de sécurité en soient les victimes ou les auteurs.
  • Remplacer l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale) par un organe réellement indépendant
  • Démanteler les BAC (Brigades Anti-criminalité) et réhabiliter une police républicaine de proximité
  • Interdire le recours aux techniques d’immobilisation qui auraient pour effet d’entraver les voies respiratoires ou pouvant mener à l’asphyxie

Nous refusons que la France soit devenue un pays où les violences policières restent impunies et où la liberté d’informer soit punie par la loi.

Pour aller plus loin :

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