Quid de la promesse d’Emmanuel Macron de ne pas fermer de classe en milieu rural à la rentrée de septembre 2020 ?

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M. Michel Larive interroge M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur sa promesse de ne pas fermer de classe en milieu rural à la rentrée de septembre 2020.

« En 2019, le Président Emmanuel Macron promettait aux parents d’élèves et à la communauté éducative qu’il n’y aurait plus de fermetures d’écoles d’ici la fin du quinquennat. Il n’aura pas fallu trois mois pour que ces engagements soient bafoués : 400 écoles primaires rurales ont été fermées lors de la dernière rentrée, dont 150 par le ministère de l’éducation nationale. En mars 2020, une promesse similaire a été faite par le ministre de l’éducation nationale, du fait des « circonstances exceptionnelles » de la crise sanitaire. Il a ainsi déclaré qu’aucune fermeture de classe ne concernerait le milieu rural, dans les communes de moins de 5 000 habitants.

Pourtant, en Haute-Garonne, la situation d’un collège comme celui de Villefranche-de-Lauragais témoigne du contraire. Il a été rapporté à M. le député qu’une classe de 5ème serait fermée à compter de la rentrée prochaine, alors que dans le même temps, trois familles se sont vues refuser l’inscription de leurs enfants par manque de place. La légitimité de telles suppressions, justifiées par la « sectorisation », par « le cadre de la carte scolaire » ou par des motifs « démographiques », ne résiste pas à l’analyse. L’Association des maires ruraux de France a récemment montré, en se basant sur les données de l’INSEE, que le nombre d’élèves potentiels a à peine baissé de 6 % entre 1982 et 2013. Sur cette même période, le nombre d’écoles primaires a lui diminué de 24 %. Surtout, le critère démographique ne tient pas compte des contraintes propres aux territoires ruraux. Les suppressions des écoles et des classes en milieu rural ont pour effet d’aggraver ces évolutions démographiques, du fait du phénomène de désertification rurale. Sur le long terme, de telles fermetures sont sources d’inégalités territoriales. Elles fragilisent le tissu social et l’aménagement du territoire. Face à cette situation, M. le député demande au ministre sur ce qu’il compte mettre en œuvre pour mettre fin à la fermeture des classes, notamment dans les zones rurales. Il considère que la situation de « précarité pédagogique » provoquée par la pandémie du covid-19 est une raison supplémentaire pour garantir, de façon inconditionnelle, le maintien des postes, des classes et des écoles dans l’ensemble des territoires. Il rappelle au Gouvernement que l’interruption du déroulement ordinaire de l’année scolaire 2019-2020 a posé un certain nombre de difficultés pour les élèves : poursuite de l’apprentissage menacé, suivi pédagogique partiel, inégalités de moyens et d’accès au savoir.

La rentrée de septembre 2020 sera donc particulièrement complexe et chargée pour les élèves. Les professeurs, préoccupés par les bouleversements liés à la réforme du lycée, craignent eux aussi d’être surchargés. Dans ce contexte, le personnel de l’éducation nationale doit pouvoir travailler dans des conditions sereines et avec des effectifs raisonnables. Il souhaite connaître sa position sur le sujet. »

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