VIDEO – Honteux mensonge de Macron sur la pénurie de masques

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Le 29 avril dernier, Bastien Lachaud posait la question de la réquisition de la filière textile, pour produire des masques en quantité suffisante, et les distribuer gratuitement aux personnes. Le ministre a fait de l’ironie en disant que ça ne nous arrangeait pas qu’on ne puisse pas réquisitionner le savonnage des mains.

Aujourd’hui, il y a une surproduction de masques fait en France, invendus, car non réquisitionnés. Les gens se sont débrouillés comme ils ont pu pour s’en procurer. Il y a eu pénurie parce que le gouvernement a refusé de réquisitionner.

Il y a surproduction parce que le gouvernement a refusé de planifier.

Les couturières professionnelles ou même bénévoles ont été exploitées sans reconnaissance de leur savoir-faire ni de leur travail.

Revoir la question du 29 avril et la réponse d’Olivier Véran : 

Revoir la question de contrôle du gouvernement sur les masques : 

Lire le texte intégral  de la déclaration :

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, mes chers collègues,

Nous sommes invités par le groupe socialiste à débattre de la gestion des masques entre 2017 et 2020. Belle opération, mais le désarmement sanitaire de la France n’a pas commencé en 2017. Il a commencé bien avant, sous une majorité dite socialiste, avec la fumeuse doctrine des « sleeping contracts », importée en France par Marisol Touraine, qui prévoyait de pouvoir faire de grosse commandes au moment venu, sans avoir à stocker préalablement.

Aveuglement funeste de l’idéologie de marché ! Ce dogme n’a aucunement été remis en cause depuis.

Nous avons bien vu le résultat, lorsque la crise sanitaire du Covid-19 commence en France, notre pays dispose d’à peine plus de 100 millions de masques chirurgicaux en stock, et aucun stock central de FFP2. Ce sont de misérables restes de ce qui fut un stock stratégique de plus d’un milliard de masques chirurgicaux, et plusieurs centaines de millions de masques FFP2. La responsabilité diluée « au plus près » des besoins, combinée à une politique d’austérité sans moyen de contrôle a eu les mêmes effets dévastateurs qu’ailleurs : déresponsabilisation à tous les échelons, l’échec de la politique de prévention. La volonté de faire des économies de bouts de chandelles a eu pour conséquence une pénurie de masques les mois derniers. Le Premier ministre a beau dire qu’il ne laissera personne dire qu’il y a eu pénurie : c’est un mensonge. Macron prétend que nous n’avons jamais été en rupture de masques : c’est un mensonge ! Dans ma circonscription, à Pantin, il est même allé féliciter les soignants de leur débrouillardise face à la pénurie !

Les mots martiaux grandiloquents ont servi à cacher une impréparation totale de l’Etat

et une incapacité totale du gouvernement à réagir à temps. Les soignants ont été exposés comme des soldats au front, au lieu de leur donner les protections contre le virus et de les reconnaître comme des professionnels de la santé qui ont besoin de matériel pour travailler correctement.

Pendant le confinement, les articles de presse se sont enchaînés pour montrer que les masques manquaient partout. Que les industriels qui ne produisaient pourtant pas des matériels prioritaires pour contenir l’épidémie étaient mieux servis que les hôpitaux.

Le Président du conseil scientifique l’a dit : « le confinement n’était pas la bonne décision, c’était la moins mauvaise ». Oui, compte tenu de l’impossibilité de distribuer des masques suffisamment même aux soignants ! Les soignants hospitaliers ont été rationnés, la médecine de ville insuffisamment dotée, et que dire des recommandations au grand public de la part du gouvernement ? On nous a d’abord pris pour des imbéciles en disant que ça ne servait à rien, puis qu’on était incapables d’apprendre à s’en servir… avant de se raviser.

Je le dis sans détour : si nous avions eu suffisamment de masques pour protéger les soignants, et l’ensemble de la population, nous n’aurions sans doute pas eu besoin de confiner le pays. Nous ne subirions pas une crise économique d’une telle ampleur. Nous n’aurions pas à subir une crise sociale d’une telle violence.

J’ai posé moi-même la question au ministre / Je vous ai posé la question le 29 avril, sur les mesures de planification de la production et de la distribution des masques, et il m’a répondu / vous m’avez répondu ;

je vous cite « il n’y a pas eu besoin de faire une réquisition, il y a une mobilisation générale dans notre pays pour produire ces masques », en croyant balayer le sujet.

Funeste croyance dans la main invisible du marché ! Oui, la filière textile s’est mobilisée, car les gens sont désireux d’aider quand ils le peuvent. Des entreprises ont investi et embauché pour répondre à l’appel. Résultat ? Comme vous avez refusé de réquisitionner, c’est-à-dire que l’Etat achète la production, et planifie la distribution, ces entreprises se retrouvent maintenant avec des stocks invendus.

Comble de l’ironie : après la pénurie, la surproduction ! La main invisible du marché ne produit que des catastrophes.

Les masques jetables importés se vendent davantage, alors qu’ils posent un gros problème de traitement des déchets, et se répandent un peu partout. Le made in France sans planification est un échec cuisant. Sans protectionnisme solidaire, les masques importés coûtent moins cher. Le voilà le monde d’après ! La prime, comme toujours, au grand déménagement du monde et aux solutions polluantes.

Combien d’entreprises voulant bien faire, voulant aider, vont couler, à cause de votre incapacité à planifier quoi que ce soit ?

Les couturières qui se sont organisées dans l’urgence pour fournir des masques aux soignants qui n’en avaient pas ont d’abord été sommées de donner leurs masques, comme si leurs matières premières, leur temps de travail et leurs savoir-faire étaient gratuits. Même en temps de guerre, on paie les ouvriers ! Encore une fois, ce sont des professions majoritairement féminines, qui ont été dévalorisées.

Alors qu’elles sont absolument indispensables, on proclamerait qu’elles ne vaudraient rien, et on ne le payerait pas ? C’est une honte ! Les bonnes volontés qui se sont mobilisées pendant le confinement ont été sèchement remerciées, au motif que la solidarité était une entrave à la concurrence libre et non faussée. Le coût du test d’homologation des masques étant de 1 100€ minimum, il est inaccessible pour une couturière professionnelle à son compte, réservant de fait la certification aux industriels.

Voilà la solidarité et l’auto-organisation du peuple foulés au pieds !

Vous voulez tirer les leçons de cette crise sanitaire ? Oui, il faut en finir avec la concurrence libre et non faussée, le règne du tout marché, et le démantèlement de l’Etat. Oui, il faut anticiper et prévoir la prochaine épidémie possible, oui, il faut planifier et préparer la production et la distribution des masques en cas de besoin, oui, il faut reconstituer un stock stratégique d’Etat de masques.

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