Le manque de moyens des écoles nationales supérieures d’architecture en France

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Michel Larive interroge M. le ministre de la culture et de la communication Frank Riester sur le manque de moyens des Ecoles nationales supérieures d’architecture (ENSA).

Les écoles nationales supérieures d’architecture forment aujourd’hui plus de 90% des futurs architectes. En 2018, la Direction de l’architecture du ministère de la culture les a réformés, en instaurant un statut d’enseignant chercheur et une « nouvelle gouvernance ». Il était alors question d’une montée en puissance budgétaire et d’une création de 50 postes entre 2018 et 2022. Mais à l’heure du bilan de la réforme, ces promesses et ces engagements ne résistent pas à l’examen des faits. La réforme n’a d’abord pas produit les effets escomptés. Une dégradation du nombre de maîtres de conférences et de professeurs a été constatée depuis 2019. En 2017-2018, le corps enseignant de toutes les ENSA était de 1704 équivalents temps plein. Il est descendu à 1678 ETP au 1er mars 2019, et la campagne de recrutement pour 2020-2021 n’annonce aucun progrès en la matière. Ensuite, à l’instar des réformes menées à l’Université, l’« autonomie » tant espérée a finalement conduit à davantage de contraintes et d’obligations sur les administrations des écoles, et ce, « à moyens constants », sans transfert de crédits supplémentaires. Enfin, les études d’architecture sont restées le « parent pauvre » des études supérieures en France. Le rapport de 2013 de Vincent Feltesse adressé au Ministère de la Culture (« Concertation sur l’enseignement supérieur et la recherche en architecture) nous enseignait déjà que le budget moyen par étudiant d’une ENSA avoisinait les 7500 € ; un montant bien inférieur à celui des autres grandes écoles (Sciences Po, écoles d’ingénieurs, prépas scientifiques) et même des universités.

Les architectes ont pourtant un rôle significatif à jouer dans la société. La prise en compte des enjeux de la nécessaire transition écologique de nos sociétés va supposer un renouvèlement des habitats et de nombreux investissements d’infrastructure. Or, au lieu de donner des moyens à la pratique architecturale et à ses enjeux, les politiques conduites par les gouvernements successifs ont laissé péricliter les ENSA. Les étudiants, les syndicats, le personnel – parfois, direction comprise – se mobilisent aujourd’hui pour dénoncer, entre autres, cette absence de considération.

Ainsi, M. le député souhaiterait connaître dans un premier temps l’évolution des budgets alloués aux ENSA ces dernières années. Puis, alors que ces situations n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’attention particulière de la part du Ministère de la Culture, il souhaiterait demander à M. le ministre quelles dispositions compte-t-il mettre en place pour répondre aux inquiétudes légitimes des concernés. 

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