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Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise.

La guerre en Syrie n’en finit plus de charrier son cortège d’horreurs. Le régime syrien, appuyé par la Russie, veut en finir avec la poche d’Idlib où se trouvent, mêlés aux civils, les derniers combattants djihadistes, et pratique des bombardements systématiques et indifférenciés sans aucun égard aux populations civiles. De l’autre côté, la Turquie dirigée par l’islamiste fasciste Erdogan, et soi-disant alliée de la France au sein d’une OTAN dans laquelle notre pays n’a rien à faire, soutient les djihadistes via des actions militaires sur le territoire d’un pays souverain.

Au milieu, les populations prises en tenaille vivent un calvaire. Erdogan utilise les réfugiés comme moyen de chantage envers l’Union européenne. Cette dernière, prétendant vaincre l’extrême droite en reprenant ses mots et ses principes, s’est elle-même piégée dès 2016 en concluant un accord avec la Turquie pour qu’elle garde sur son sol les demandeurs d’asile. Erdogan a depuis tout loisir de faire chantage sur l’UE. Déjà, des bateaux arrivant à Lesbos ont été brutalement repoussés par les gardes-côtes grecs.

Les médias agitent le spectre de la « crise des migrants » de 2015, là où on avait surtout assisté a à l’époque à une crise politique et institutionnelle d’une Europe incapable de mettre en place une politique migratoire coordonnée et conforme aux principes humanitaires qu’elle brandit sans cesse. 5 ans plus tard il est d’ores et déjà évident que l’UE n’arrivera de sa propre initiative à aucune renégociation des accords de Dublin, qui sont au cœur du problème en faisant peser sur les seuls pays frontaliers des zones migratoires l’effort de l’accueil des réfugiés.

Face à cela, la France doit assumer une diplomatie indépendantiste au service du respect du droit international, de la recherche de la paix, du devoir d’humanité. Elle doit contribuer à relancer une approche concertée de l’accueil des réfugiés, à l’échelle européenne et internationale, en commençant par la suspension des accord de Dublin, et la mise en place de structures d’accueil et d’hébergement sur tout le continent. Le nombre de victimes du conflit syrien ayant besoin de la solidarité européenne est infime rapporté à la masse de la population européenne. Les peurs suscitées par les discours identitaires sont déconnectées des réalités, et ne font qu’affaiblir l’Europe face au chantage d’Erdogan. En parallèle la France, mise hors-jeu en Syrie par des années d’errements de sa diplomatie, doit se recentrer sur ce dossier à l’ONU. Cela suppose de sortir des déclarations sans prise sur la réalité et d’engager avec les acteurs en jeu sur le terrain syrien des discussions sans arrière-pensée ni autre objectif que de permettre une trêve des combats et une prise en charge humanitaire urgente des populations civiles.

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