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Edito | Le 5 décembre, reprenons ensemble notre destin en main !

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manifestations retraites

Au 1er novembre 2019 est entrée en vigueur la réforme de l’assurance chômage voulue par le gouvernement. D’après la note d’impact publiée par l’UNEDIC en septembre, ce sont 710.000 allocataires qui seront impactés dès la première année. 200.000 verront leur ouverture de droits retardée d’un an ou plus, 210.000 devront attendre jusqu’à un an, tandis que la réduction de la durée du droit concernerait 300.000 allocataires. Les travailleurs précaires sont lourdement pénalisés par cette réforme. Les saisonniers par exemple, qui sont nombreux en Ariège, devront travailler 6 mois minimum pour pouvoir ouvrir des droits au chômage. C’est une condition très difficile à remplir pour nombre d’entre eux. Le chômeur n’est pas coupable de sa situation, contrairement à ce que souhaite faire entendre le Gouvernement. Il stigmatise les demandeurs d’emploi, au lieu de s’attaquer véritablement au chômage et à ses causes, pour mieux dissimuler l’inefficacité des politiques qu’il mène. Les cadeaux aux plus riches de ce pays n’ont pas permis d’enrayer le chômage. La flat-taxe, la suppression de l’ISF (Impôt Sur la Fortune), le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) n’ont pas permis de créer des emplois, n’ont pas ruisselé. 

La réforme des retraites que prépare le gouvernement est tout aussi abjecte et délétère. Le Président de la République remet en cause notre système de retraite par répartition. Il souhaite lui substituer un système par points, autrement dit une retraite par capitalisation. Parmi les conséquences les plus désastreuses d’un tel modèle, la pénalisation des parcours professionnels atypiques et les carrières discontinues, qui sont pourtant de plus en plus fréquentes aujourd’hui. Par ailleurs l’âge moyen de départ à la retraite sera repoussé, par la mise en place d’un système de décote/surcote autour d’un âge pivot fixé à 64 ans. C’est le système suédois qui inspire la réforme actuelle. Il a été mis en place en 1998. Mais le bilan 20 ans plus tard, c’est que les pensions de retraite ont été largement revue à la baisse et que le taux de pauvreté des 65-74 ans en Suède atteint près de 15%, soit deux fois plus qu’en France. Il y a donc de sérieuses raisons de remettre en cause la pertinence de ce “modèle”. Nous devons tou·te·s nous mobiliser contre cette nouvelle réforme inique. Pour sa part, la France Insoumise lance une grande campagne d’information et mobilise ses forces aux côtés des citoyen·ne·s, des syndicats et des associations, pour faire reculer le gouvernement.

Ces dernières semaines, nombre de citoyen·ne·s se sont mobilisés ! Les étudiante·s sont sorti·e·s dans la rue pour dénoncer leurs conditions de vie indignes, après que le jeune Anas, 22 ans, se soit immolé devant les locaux du CROUS à Lyon, dans un geste désespéré. La négation ignoble du caractère éminemment politique de ce geste dramatique par une partie des élites témoigne du niveau d’indifférence des partisans du Président de la République face à la détresse d’une partie grandissante de la population.

Les personnels hospitaliers, déjà mobilisés depuis des mois pour défendre notre service de santé, ont aussi mené des actions coordonnées le 14 novembre pour exiger un plan d’urgence avec des moyens importants pour enrayer la crise qui frappe les hôpitaux depuis plusieurs années. Plutôt que de descendre dans la rue pour manifester, de nombreux praticiens ont décidé de faire une “grève du codage”, qui consiste à arrêter de transmettre des données informatiques permettant à l’Assurance maladie de facturer leurs actes médicaux. Sans conséquence pour les patients, puisque les personnels de soins continuent à travailler, cette méthode innovante sème la pagaille dans l’administration et la comptabilité des établissements, et elle constitue un moyen de pression pour établir un rapport de force avec le Ministère.

Enfin ce week-end, nous célébrions les un an de mobilisation des gilets jaunes. Partout dans le pays, des milliers de personnes se sont retrouvées sur les ronds-points et dans les rues pour réaffirmer leur détermination à faire céder le gouvernement. Avec calme et dignité, ils ont scandé de nombreux slogans pour une refondation de notre pacte démocratique, pour un meilleur partage des richesses, pour la sauvegarde de nos services publics et de notre système de solidarité nationale. En dépit du mépris affiché par le gouvernement à leur égard, les gilets jaunes tiennent bon et demeurent plus déterminés que jamais à dire non.

Je souhaiterais saluer l’initiative des syndicats qui ont appelé à une journée de grève interprofessionnelle nationale le 5 décembre, pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron et toutes ses réformes. Des appels à la convergence des luttes ont été lancés. Il est de notre responsabilité à tou·te·s de faire que cette journée rassemble toutes les couches de notre société et tout le spectre des mouvements sociaux progressistes du pays. Des organisations syndicales professionnelles aux gilets jaunes, en passant par les syndicats étudiants, les organisations politiques et toutes les associations de solidarité, j’appelle à la mobilisation de toutes les citoyennes et de tous les citoyens pour cette journée qui a réellement le potentiel de faire vaciller le gouvernement. Ne nous laissons pas une fois de plus diviser par des querelles de chapelles et des débats stériles qui renforcent le pouvoir en place. Attelons-nous à reprendre ensemble notre destin en main.

Saint-Just disait « Les malheureux sont les puissants de la Terre. Ils ont le droit de parler en maître au Gouvernement qui les dédaigne ».

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