L’espace Auto-organisation et désobéissance populaire propose aux insoumis·es des campagnes thématiques à mener dès aujourd’hui pour préparer les échéances municipales de 2020. Ces campagnes s’inscrivent dans la stratégie de notre mouvement. Elles sont un outil pour constituer des listes citoyennes.
Nous sommes convaincu·es que la constitution de ces listes citoyennes nécessite l’implication de toutes et tous et que ce ne sera pas une mince affaire. Il ne faut pas laisser sur le bord du chemin celles et ceux qui s’abstiennent aux élections et qui se sont éloigné·es de la politique parce qu’elle était incapable de changer leur quotidien. Nous aurons besoin de la force de toutes et tous pour imposer le pouvoir citoyen dans les conseils municipaux !
Une démarche citoyenne doit offrir des preuves de sa capacité à impliquer le peuple et à lui donner les clefs du pouvoir au lendemain de l’élection. Les campagnes d’auto-organisation sont un excellent moyen de fournir des gages aux citoyennes et citoyens et de se démarquer au plus vite du “citoyen-washing” des partis politiques traditionnels.
Chaque campagne d’auto-organisation correspond à un service public du quotidien : logement social, propreté, école, transport… Nous avons choisi des services publics qui correspondent aux compétences des communes et intercommunalités et qui ont été malmenées par des politiques libérales ces dernières années : privatisation, réduction budgétaire… L’inégalité d’accès à ces services publics est bien souvent un facteur qui décuple les inégalités sociales et territoriales.
Les campagnes permettent d’aborder ces sujets “par le bas”, c’est-à-dire au plus près des gens et des difficultés qu’elles et ils rencontrent au quotidien. Pour chaque service public, nous vous proposons un questionnaire qui permet d’aller à la rencontre de toutes celles et de tous ceux qui ne fréquentent jamais nos réunions politiques. Nous vous proposons de prendre votre bâton de pèlerin pour aller frapper aux portes des HLM, interpeller les parents d’élèves à la sortie de l’école, monter dans les bus qui traversent un quartier populaire pour y échanger avec les usagers…
Ces questionnaires sont un moyen de faire remonter les colères. Elles sont concrètes, immédiates et rarement considérées comme “nobles” politiquement. L’ascenseur en panne, les locaux insalubres de l’école, l’arrêt de bus qui n’est plus desservi après 20h… ce sont pourtant des sujets qui font le quotidien des gens ! Car c’est un point essentiel des campagnes d’auto-organisation : ce ne sont pas les insoumis·es qui fixent l’agenda politique et les priorités mais bel et bien celles et ceux que nous allons rencontrer.
Les campagnes d’auto-organisation peuvent déboucher sur de nombreux résultats, modestes ou ambitieux, mais toujours utiles. Il est possible d’organiser des actions, qui font pression sur le décideur local et qui permettra d’engranger immédiatement une victoire. Rien de mieux que d’occuper une agence d’un bailleur social avec écharpes et bonnets pour obtenir que soit réparée la chaudière d’un immeuble ! Il sera aussi utile de structurer un comité d’usager et d’usagères du service public pour maintenir la mobilisation dans le temps et produire des revendications : remunicipalisation, baisse des tarifs, création d’un comité des usager·es pour co-gérer le service public… Reprendre le pouvoir sur nos services publics est une excellente étape dans la conquête du pouvoir à l’échelle de la commune. Quel que soit l’option, le plus important est de suivre le fil rouge : nous sommes là pour aider à organiser et non pour décider.
Nous ne proposons pas une action politique délégataire - “dis-moi ton problème, je me charge de le régler” - mais une action politique inclusive : les citoyennes et citoyens engagé·es dans nos campagnes seront d’excellent·es candidat·es pour défendre leur cause dans la liste citoyenne que nous appelons de nos vœux !