Trump aboie, la caravane progresse

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Depuis octobre dernier, 3 caravanes de 10 000 citoyens issus de différents pays d’Amérique centrale font route vers les Etats-Unis d’Amérique. Ils sont arrivés le 20 novembre à Tijuana, à la frontière du Mexique et des Etats-Unis d’Amérique. Quatre jours avant, en guise de bienvenue, les autorités étasuniennes ont doublé les barbelés et déployés des troupes armées. Dans cette caravane figurent principalement des Honduriens, des Salvadoriens et des Guatémaltèques qui fuient la précarité économique et les violences quotidiennes… dont les USA ne sont pas innocents !

Le cauchemar de l’Amérique centrale, envers du rêve américain

Or, cette précarité et cette violence trouvent paradoxalement leur fondement dans des décennies de politiques néo-coloniales américaines :

  • Le Guatemala a été ravagé par des décennies de guerre civile et de massacres contre des populations indigènes perpétrés par une armée soutenue par les Etats-Unis d’Amérique. Le président guatémaltèque, ancien proche de la junte soutenue par la CIA, a annulé la condamnation du dictateur Rioss Montt et Alejandro Madonaldo a abaissé les salaires malgré une économie exsangue. Selon l’aveu même du commissaire des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis d’Amérique, Kevin McAleenan, ce n’est pas la violence qui chasse les guatémaltèques mais la faim.

  • Au Honduras, un coup d’Etat militaire a entraîné en 2009 le départ de Manuel Zelaya, partisan d’une Amérique centrale sans ingérence américaine, et une participation éventuelle de la CIA a été évoquée. Depuis le coup d’Etat, la croissance du PIB a connu une nette décélération, passant d’une moyenne de 5,7% en 2006-2008 à 3,5% tandis que la pauvreté et les inégalités ont explosé.

  • Au Salvador, près de 15 ans de guerre civile et d’ingérence américaine ont et c’est avec son voisin le Honduras le pays où le taux d’homicide pour 100 000 habitants est le plus élevé au monde. La cause ? Le trafic de drogue vers les Etats-Unis d’Amérique qui transite par cette région de l’Amérique centrale. Pire encore : les Etats-Unis d’Amérique ont opéré dans les années 90 une “déportation” massive, notamment vers le Honduras, des gangsters d’Amérique centrale arrêtés sur le sol, initiant un nouveau cycle de violences. 

La situation désastreuse du Guatemala, du Honduras et du Salvador illustrent l’interdépendance avec les Etats-Unis. A bien des égards, le cauchemar de l’Amérique centrale est l’envers du rêve américain. Alors que 64% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté au Honduras, Donald Trump, face à l’avancée de la caravane, a non seulement massé des troupes à la frontière mais aussi annoncé, le 22 octobre dernier, que les Etats-Unis allaient réduire l’aide au développement allouée au Guatemala, au Honduras et au Salvador, fustigeant des gouvernements incapables « d’empêcher les gens de quitter leur pays pour entrer illégalement aux Etats-Unis » : « Nous allons commencer à couper, ou réduire de façon significative, l’énorme aide internationale que nous leur accordons ». Cette même aide qui est essentiellement nécessaire… à cause de l’impérialisme nord-américain.

 

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