La France insoumise est un mouvement : depuis sa création elle s’inscrit dans un état d’esprit novateur. En permanence, elle cherche à inventer des nouvelles modalités d’organisation, refusant de retomber dans les travers des partis politiques traditionnels. Cet état d’esprit lui a permis d’obtenir 7 millions de voix lors de l’élection présidentielle de 2017 et de compter 500 000 membres.
La convention de La France insoumise qui se déroule actuellement et se clôturera à Bordeaux les 8 et 9 décembre est un exemple de cet état d’esprit. En appelant les insoumis•es à contribution pour faire évoluer l’organisation du mouvement, décider des initiatives de campagne pour les élections européennes et choisir les campagnes nationales du mouvement, elle permet la participation de tou·te·s les insoumis·es à ses prises de décision.
L’équipe de synthèse était constituée de 6 personnes à parité de genre, représentatives de la diversité du mouvement : deux membres de l’équipe opérationnelle et quatre membres tiré·e·s au sort. L’équipe était composée de :
Muriel Rozenfeld, membre de l’équipe opérationnelle
Pierre Loubaut, membre de l’équipe opérationnelle
Samia Sadat, tirée au sort
Nicolas Gangloff, tiré au sort
Mélissa Hamdi, tirée au sort
Cyril Grandin, tiré au sort
Pour élaborer cette synthèse, les contributions ont été réparties entre les différents membres de l’équipe. À la suite de la lecture individuelle de chaque contribution, une synthèse a été élaborée collectivement.
La plate-forme comme outil central de notre mouvement
Comme outil de décision
Un vaste consensus se dégage au sein des insoumis·es pour saluer l’utilité de la plate-forme et la renforcer. Plusieurs contributions saluent la reconduite de ces boîtes à idées. Certaines contributions souhaiteraient qu’elles évoluent en permettant d’approuver ou de commenter des contributions précédentes.
De même, les contributions approuvent largement les différents votes organisés sur la plate-forme : campagnes, liste pour élections européennes, etc.
Certaines souhaitent faire évoluer les votes : en dépassant le vote oui/non proposé lors de certaines consultations ou en augmentant leur régularité sur la plate-forme.
Comme outil de communication
Un certain nombre de contributions souhaite favoriser le développement d’outils de communication entre groupe d’actions via la plate-forme.
Certain•e•s se demandent pourquoi les outils actuels sont méconnus ou mal exploités par les insoumis•es. Ainsi, des contributions demandent la possibilité d’avoir accès à un agenda des événements des groupes d’action voisins, ou la possibilité de prévenir les insoumis•es des alentours des actions mises en place, ce qui est déjà possible.
Comme outil de formation
Certaines contributions insistent sur l’importance des tutos, et souhaiteraient qu’ils évoquent le militantisme sur internet, ou encore la photo et le montage vidéo.
D’autres proposent également la création de contenus au ton satirique.
Une volonté de conserver la structure d’un mouvement et de l’améliorer
L’attachement à la structure « mouvement » ouvert à tou•te•s est très largement majoritaire. La volonté de transformer le mouvement en un parti demandant des cotisations est marginale. Certaines contributions proposent la création de structures départementales, refusées catégoriquement par d’autres.
La priorité à l’action et l’horizontalité du mouvement sont salués par la majorité des contributions.
L’évolution du mouvement doit, pour de nombreuses contributions, passer par une amélioration de la communication entre les différents espaces du mouvement et les groupes d’action et leurs membres.
Beaucoup souhaitent particulièrement des échanges plus importants avec le pôle des groupes d’action, soulignant un besoin d’explication plus important sur le travail et les objectifs de ce pôle, qui a pour but de favoriser la création et d’aider à l’action des groupes locaux, thématiques et fonctionnels.
La volonté d’une plus grande transparence du mouvement apparaît dans de nombreuses contributions. Les informations relatives aux différents espaces ainsi qu’aux finances étant disponibles sur le site, il apparaît important de les rendre plus accessibles. Des contributions évoquent ainsi un « national » aux contours flous dont ils récusent la légitimité.
Par ailleurs, certain•e•s insistent sur l’importance de promouvoir la parité et la mixité sociale.
Une aspiration à renforcer les groupes d’action, structure de base du mouvement
Les insoumis·es se sont pleinement saisi·e·s de la forme des groupes d’action et soulignent leur importance comme force de proposition pour faire émerger de nouvelles pratiques et idées.
Beaucoup insistent sur les difficultés à faire remonter leurs expériences de terrain, propositions d’action, de loi. Cela montre une méconnaissance et une nécessité de faire évoluer les outils actuellement mis en place : équipe de rédaction, plate-forme des ateliers des lois, etc.
La problématique de manque d’argent pour les groupes d’action est soulignée par de nombreuses contributions. Il faut rappeler que l’État n’ayant versé à La France insoumise qu’une partie de la dotation qu’il lui doit, le mouvement repose à l’heure actuelle essentiellement sur les dons. À l’heure actuelle, les groupes d’action certifiés bénéficient d’une possibilité de commande de matériel gratuit chaque mois.
Par ailleurs, la possibilité de bénéficier d’une assurance du mouvement pour réserver des salles semble méconnue des insoumis•es : plusieurs demandent cette possibilité dans leurs contributions.
Certain•e•s souhaitent également que des formations, ou encore un soutien juridique puissent être apporté aux groupes d’action