« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » disait Victor Hugo. À Aubervilliers, on ne renonce ni à vivre, ni à combattre ! Et les batailles locales se sont rassemblées le 13 avril dernier lors d’un apéro organisé par des groupes d’action insoumis sur la place de la mairie. Plus de 60 personnes furent présentes.
Les différents acteurs de ces luttes se sont succédé pour prendre la parole. Afin de défendre tout d’abord les services publics largement impactés par les politiques budgétaires du gouvernement, à Aubervilliers comme ailleurs. Une psychologue du Centre d’Accueil de Crise de la ville est ainsi venue dénoncer la fermeture en novembre des permanences de nuit et du week-end alors qu’elles concentraient 30% de la fréquentation. La quinzaine de salarié·e·s est depuis mobilisée pour leur réouverture.
Une mère d’élève et un enseignant membre du collectif « Auber en colère » ont ensuite pris la parole pour revendiquer les mêmes moyens pour toutes les écoles d’Ile de France et le passage de l’ensemble de la ville en REP+. En Seine-Saint-Denis, un·e élève perd l’équivalent d’une année de scolarité du fait du non-remplacement des enseignant·e·s.
Une habitante est ensuite venue dénoncer le nouveau report de la mise en service du métro 12 et la défiguration du centre-ville par la construction d’une station non souterraine pour la ligne 15. Puis des membres du collectif Eau’bervilliers ont revendiqué une gestion publique et démocratique de l’eau. La distribution par Veolia coûte cher aux Albertivillarien·ne·s. Le mètre cube est vendu un euro de plus qu’à Paris alors qu’Aubervilliers est la commune où le taux de pauvreté est le plus élevé en France.
L’Alliance Citoyenne est venue parler de ses luttes pour des logements dignes et salubres. L’association contient 150 à 200 membres à Aubervilliers. Les locataires sont confrontés à des proliférations de rats, à des erreurs de facturation d’eau lourdes de conséquences pour les locataires et au manque d’écoute de l’OPH.
Le Collectif Schaeffer a clôturé les prises de parole. Ces habitant·e·s sans-papiers occupent un squat dans des conditions précaires et indignes. L’électricité a été coupée en mars par EDF par temps de neige. Des personnes expulsées d’un autre squat (rue Colonel Fabien) sont aussi venues présenter leur situation. Des mineurs n’ont toujours pas été pris en charge.
L’apéro des luttes s’est terminé sur un moment convivial d’échanges. Le député Bastien Lachaud et sa suppléante Samia Sadat ont pu discuter avec les représentant·e·s de ces différentes luttes qui auront l’occasion de se retrouver les 1er et 5 mai pour des manifestations nationales communes.