De la plage de Bodrum aux rives de la Seine, les mineur·e·s étranger·e·s isolé·e·s victimes des politiques austéritaires de l’Europe forteresse

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Communiqué de presse du groupe « La France insoumise »

Il y a 3 ans, en septembre 2015, le monde entier s’était ému à la vue du corps sans vie du jeune Aylan Kurdi, échoué sur la plage de Bodrum en Turquie. La photographie du journaliste Nilüfer Demir avait rendu visible ce que nous ne voulions pas voir. Aujourd’hui c’est à Paris, sur les berges de la Seine, que le corps inanimé de Malik Nurulain a été retrouvé. Deux mineurs, deux victimes de politiques inhumaines face à la détresse de celles et ceux qui avant d’être “migrant·e·s” sont avant tout des enfants.

Malik Nurulain, 17 ans, a été retrouvé noyé le 14 février 2018 dans la Seine à Paris. Victime de tortures au Pakistan qu’il a fui à l’âge de 15 ans, il avait trouvé refuge depuis un an en France, sous la responsabilité de l’Aide sociale à l’enfance de Paris, et bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA. Mais, à cause d’un système de prise en charge totalement inadapté, et alors même que l’extrême fragilité de son état avait été signalé à maintes reprises, il a été logé pendant 5 mois dans un hôtel, seul face à ses traumatismes, sans l’accompagnement adéquat.

La mort de Malik est le produit d’une vision politique purement comptable, uniquement guidée par l’impératif austéritaire. En 2010 en France, le nombre de mineur·e·s migrant·e·s confié·e·s aux départements était de 4 000. En 2017 c’est près de 25 000 jeunes qu’ils devaient prendre en charge. La réponse de l’Etat face à cette situation a été en dessous de tout, refusant tout bonnement de prendre sa part dans le financement de l’accueil et de la prise en charge de ces mineur·e·s, puisqu’aucun accord n’a pu être trouvé le 12 mars dernier entre les départements et le gouvernement Macron/Philippe.

Aujourd’hui, en France, au pays dit “des droits de l’Homme”, des hommes, des femmes et des enfants meurent dans la rue faute d’accueil et d’accompagnement adéquats. Les citoyen·nes qui tentent de leur venir en aide sont réprimé·es. Les associations et administrations qui sont censées piloter et animer les politiques d’aide voient leurs financements sans cesse rabotés. Assez ! Assez d’austérité, assez de répression, assez de xénophobie. Une politique digne et respectueuse des droits des enfants et des migrant·es est non seulement urgente mais possible. Signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, la France ne peut déroger à l’impératif de protéger les mineur·es étranger·es isolé·es !

À la mémoire de Malik Nurulain dit Nour et pour dénoncer les défaillances
de la prise en charges des mineurs non accompagnés en France
Rassemblement à Paris mercredi 21 mars 2018 dès 18 heures place de l’Hôtel de Ville

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