Initiée il y a plus de deux mois déjà, la contestation face au projet de fusion des universités se poursuit à l’Université Jean-Jaurès de Toulouse. Blocages, manifestations et grèves se multiplient afin d’obtenir gain de cause et exiger que les engagements de la Présidence soient tenus. Le mouvement national contre la sélection à l’entrée de l’Université est également venu se greffer aux revendications des étudiant·e·s et personnels, l’occasion de revenir sur les origines du conflit et ses particularités :
Cette mobilisation s’oppose au projet de UT / IDEX concernant l’INP, l’INSA, l’Université Paul Sabatier et l’Université Toulouse Jean-Jaurès. Cette dernière avait organisé une consultation auprès des étudiant·e·s et du personnel sur le sujet. Le scrutin avait eu lieu les 6 et 7 décembre 2017 et le verdict était sans appel : tous s’opposaient au projet de fusion des universités. Du côté du personnel, 62 % des votant·e·s s’y étaient opposé·e·s. Ils étaient 94% du côté des étudiant·e·s.
Le président de l’Université Toulouse Jean Jaurès Daniel Lacroix s’était engagé à respecter le résultat de cette consultation.
Lors du Conseil d’administration du mardi 12 décembre 2017, le projet a eu autant de voix pour que de voix contre (17). Dans ce cas, c’est la voix du président de l’Université Daniel Lacroix qui a prévalu : Daniel Lacroix a voté pour.
La riposte du personnel face à ce « déni de démocratie » et de la parole donnée ne s’est pas fait attendre. Du 13 au 22 décembre, le personnel puis les étudiant·e·s se sont mis·e·s en grève, demandant la démission du Président et le retrait du projet de fusion UT / IDEX. Il a été décidé de mettre entre parenthèses ce mouvement pour que les examens puissent se tenir dans les meilleures conditions possible. Depuis le lundi 22 janvier, les personnels et les étudiant·e·s on reprit une grève totale et active demandant la démission du Président, contre la fusion mais également contre la mise en place de la plateforme ParcoursSup qui définit les compétences attendues par l’Université, servant de base pour sélectionner les futur·e·s bachelier·e·s.
Ce mouvement est singulier dans le paysage national et local car il se bat sur trois fronts. De mémoire de personnel, jamais un mouvement à l’Université de Toulouse Jean-Jaurès n’avait été initié par le personnel administratif, le personnel des bibliothèques et les technicien·ne·s (BIATSS). Il a précédé la mise en action des étudiant·e·s. Traditionnellement l’Université était bloquée par les étudiant·e·s avec comme conséquence à court terme de vider le campus et le personnel, majoritairement spectateur, restait à domicile.
En lien avec l’Intersyndicale du personnel, un collectif de mobilisation du personnel a été initié permettant d’être très inclusif et de permettre à chacun·e d’être acteur·rice de la lutte sur le site lors des actions mises en place.
Le mouvement agit en parallèle sur deux axes, le blocage institutionnel de l’Université : Conseil d’Administration, Commission de la Formation et de la Vie Universitaire, la commission de la recherche…et des actions directes sur le site : blocage intégral temporaire des bâtiments, des blocages permanents de la Présidence, de la Maison de la recherche, des barrages filtrants aux entrées, des débrayages d’Amphithéâtres, une occupation de la cérémonie des vœux de l’Université de Toulouse, l’organisation d’une journée Portes Ouvertes de Lutte en parallèle de l’officielle.
Pour aller plus loin :
- Lire le livret thématique de la France Insoumise sur l’enseignement supérieur et la recherche
- Rejoindre le groupe d’action de la France Insoumise à l’Université Jean-Jaurès