Déplacement à Toulon des 7 et 8 décembre 2017

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Les 7 et 8 décembre, j’ai fait un déplacement dans la ville de Toulon avec Jean-Luc Mélenchon, dans le but de me renseigner le plus précisément possible sur le fiasco du logiciel Louvois, comprendre quelles en ont pu être les causes, et essayer d’estimer si Source Solde pourrait résoudre les problèmes posés par le calculateur Louvois. Le système Louvois gère les soldes de l’ensemble des militaires de France. La visite du CERH (le service des ressources humaines de la Marine qui teste Source solde) a été complétée par une visite, le matin, de deux bâtiments, le Charles de Gaulle, actuellement à quai et en travaux conséquents, et le Commandant Ducuing, un Aviso.

Rencontre avec les insoumis·es

Avec les insoumis·e·s varois venu·e·s pour la rencontre Prise de parole de Jean-Luc Mélenchon

Nous sommes arrivés la veille pour avoir le temps de commencer la visite de la base tôt le matin. Nous avons donc pu rencontrer les insoumis des groupes d’action toulonnais, mais aussi venant de la Seyne-sur-Mer, et d’une partie du département varois, qui avaient fait le déplacement. Nous avons eu un accueil particulièrement chaleureux pour un apéro organisé dans un restaurant qui peinait à contenir l’ensemble des personnes qui voulaient participer. Ces moments de rencontre avec les insoumis·es sont très importants, et souvent émouvants, parce qu’ils permettent de mesurer l’audience et le degré d’approbation de nos actions à l’assemblée nationale, et hors de celle-ci auprès des personnes qui comme nous ont soutenu le programme l’Avenir en commun et parfois également présenté leur candidature. J’ai été étonné de voir la connaissance précise qu’on nombre d’insoumis des travaux parlementaires. Je crois que la formation du groupe parlementaire de la France insoumise a créé un vrai intérêt pour les travaux, maintenant que nous pouvons y défendre notre programme directement. De nombreuses personnes viennent simplement pour saluer, ou remercier.

Visite de la base de Toulon

Nous avons effectué l’ensemble de la visite avec le chef d’état major de la force d’action navale. La visite du Charles de Gaulle a été menée par son capitaine. 

Avec Jean-Luc Mélenchon et Luc Léandri, dans la salle de briefing

La visite du Charles de Gaulle a été menée par son capitaine. La visite a commencé par une présentation générale du Charles de Gaulle et de son importance stratégique, en rapport avec les autres porte-avions.

Dans la salle de pilotage du Charles de Gaulle, entièrement en chantier

Puis nous avons visité le bâtiment, actuellement en « réparations » et à quai. Il ne s’agit pas seulement de réparer, il s’agit de refaire et moderniser le bâtiment, remplacer les technologies à présent obsolètes par des nouvelles technologies. L’ensemble des câblages par exemple est refait. Des instruments conséquents, tels que les instruments de détection, sont changés.

Sur le pont d’envol du Charles de Gaulle, son commandant expliquant le fonctionnement des catapultes de lancement des avions

La visite s’est poursuivie par une visite d’un Aviso, le Commandant Ducuing.  Il s’agit d’un patrouilleur de haute mer, servant à des missions d’information, de détection, de surveillance, et de soutien aux forces déployées. Nous avons été reçus par le commandant et l’équipage qui nous ont montré les installations principales du bateau. Celui-ci a été mis en service en 1983, les installations sont « rustiques » aux dires de l’équipage, mais fonctionnent correctement grâce à un entretien constant.

Visite de la salle des machines
Dans la salle des officiers du Commandant Ducuing

L’équipage nous raconte certaines de leurs missions de surveillance en méditerranée. Parfois, le patrouilleur croise la route d’embarcations de réfugiés auxquels ils portent secours. Le récit est glaçant : le patrouilleur doit se maintenir à distance pour éviter qu’un mouvement de panique ne fasse quitter aux réfugiés leur embarcation à la nage et ne risquent de se noyer au moment même où ils allaient être secourus. Les personnes arrivent souvent pieds nus, trempés, glacés par les embruns.

Ils se voient immédiatement distribués des kits que le patrouilleur a à bord avec des vêtements secs et le nécessaire vital. Lors de la dernière mission, le patrouilleur a recueilli à bord un nourrisson de 15 jours. Parfois le patrouilleur transporte jusqu’à terre des personnes ayant été recueillies par d’autres bâtiments. Les marins décrivent leurs conditions de vie et de travail : souvent, ils doivent se tenir prêts à appareiller rapidement, car il reste courant que le bâtiment prévu ne puisse appareiller pour cause d’avarie, et doivent être remplacé à la dernière minute.

Sur la passerelle du Commandant Ducuing

Visite du centre de ressources humaines de la Marine (CERH)

Au fort de Toulon, qui abrite le centre CERH

J’ai terminé le déplacement à Toulon par la visite du centre CERH qui est installé au fort de Toulon, et traite les soldes de l’ensemble de la Marine. J’ai souhaité faire ce déplacement suite à l’audition du Chef d’Etat-Major de la Marine en commission de la Défense, auquel j’ai posé la question de l’avancement de Source Solde, et qui m’a invité à venir voir par moi-même comment le problème de Louvois était traité au quotidien. Cette question se situe dans la continuité de la question écrite adressée à la ministre des Armées à propos de Louvois. Accompagné du responsable du centre, j’ai rencontré les marins et les salariés civils qui gèrent au quotidien le paiement des soldes. Les difficultés liées au passage à Louvois sont multiples, et expliquent peut-être le temps qu’il a fallu pour résorber les problèmes de paiement.

La première partie est liée à la difficulté inhérente au paiement des soldes : d’une part, les missions des soldats varient d’un mois à l’autre, notamment du fait que les marins peuvent appareiller du jour au lendemain, ou changent de missions très régulièrement ; d’autre part, il existe plus de 180 primes différentes, liées à ces missions, certaines affectent très peu de personnes, d’autres un nombre considérable ; d’autres part enfin, il s’agit relativement souvent d’intégrer les modifications légales, comme par exemple une hausse de la CSG, ou le futur prélèvement à la source. Il existe donc une grande complexité inhérente au travail de soldier, lié à la condition militaire elle-même. Mais cette donnée est connue et ne devrait pas avoir pour conséquence des difficultés insurmontables. Le problème principal qui est apparu avec la mise en place de Louvois, à ce que j’ai compris, est une très grande complexité du logiciel, et une mise en place si rapide que les personnels traitant la solde n’ont pas pu être réellement formés à l’utilisation du logiciel.

Aux dires de certaines personnes, le logiciel était « incompréhensible » : le langage informatique et le langage des comptables n’étant pas la même chose, les personnes utilisant le logiciel n’étaient initialement pas en mesure de comprendre son fonctionnement, donc de déceler les éventuels problèmes, et ne pouvaient que se fier aux résultats donnés par le calculateur. Impossible, au début, de corriger, faute de pouvoir comprendre où était l’erreur. Les personnels du CERH ont donc développé des outils en interne afin de pouvoir, à présent, corriger les effets de Louvois en amont : ces outils permettent de détecter les soldes anormales, de façon à ce qu’une personne puisse, manuellement, vérifier la situation et le cas échéant corriger la solde. Ces corrections ont permis, progressivement, de résorber les erreurs de solde, en allant chercher les erreurs de plus en plus petites de façon à payer la juste solde pour la totalité des marins. Cela a eu pour conséquence de diminuer de façon conséquente le nombre de recours, indiquant que s’il reste des problèmes, ceux-ci sont devenus beaucoup plus rares.

La visite se poursuit par les bureaux où travaillent les personnes qui préparent le passage à Source Solde. Le logiciel a deux avantages : les personnels peuvent vérifier par eux-mêmes leur situation, et voir si les changements de leur situation ont été pris en compte ou non, ce qui permet d’avoir une première indication immédiate sur la justesse de la solde qui sera versée. Ensuite, le logiciel permet aux soldiers d’avoir un aperçu exhaustif des lignes de cas possibles, et de vérifier rapidement si les changements ont été pris en compte ou non, et le cas échéant les corriger.

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