Nous avons examiné dans l’hémicycle le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Moi-même et l’ensemble du groupe de la France Insoumise avons voté contre : pourquoi ?
Austérité à tous les étages
C’est sans coup férir que la majorité présidentielle vient d’entériner le PLFSS 2018, remettant gravement en cause l’un des piliers de notre solidarité nationale : la Sécurité sociale.
Chaque année les parlementaires sont amenés à se prononcer sur le vote du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS ), qui fixe les objectifs de dépenses en fonction des prévisions de recettes, afin de déterminer un équilibre financier.
Pêle-mêle, ce PLFSS 2018 nous annonce la hausse du forfait hospitalier, de la CSG, la fin du tiers-payant généralisé, un coup de rabot dans la prestation accueil du jeune enfant (PAJE ), autant de mesures qui s’apparentent à un coup d’État social au nom du sacro-saint équilibre budgétaire…
Mais derrière une austère comptabilité, souvent complice de l’austérité, se cache un ensemble de droits chèrement conquis et qui fondent notre démocratie sociale, en soustrayant le travailleur aux aléas de la maladie, du chômage, des accidents, de la vieillesse.
Hausse de la CSG
Le PLFSS-2018 poursuit la fiscalisation à marche forcée du financement de la Sécurité Sociale, en augmentant la CSG de 1.7 points, mesure profondément injuste puisque fondée sur un impôt non progressif, frappant indistinctement tous les citoyens.
Et si le gouvernement – friand de méandre comptable – entend « compenser » cette hausse par l’abaissement de certaines cotisations sociales, nous avons dû lui rappeler que cette maigre ristourne ne concernerait ni les retraités, ni les fonctionnaires, ni certains indépendants, qui verront donc leur pouvoir d’achat diminuer.
Dans ce sens, j’ai d’ailleurs défendu un amendement proposant d’exonérer les artistes-auteurs ; mais cette intervention s’est conclue sans débat, ni motif de vote par le laconique « avis défavorable » de des députés En Marche, dont on mesure chaque fois plus le mépris voire l’indifférence à l’égard des propositions de l’opposition parlementaire.
L’esprit du CNR
Enfin, cette fiscalisation est un reniement complet de l’esprit sur lequel a été fondée la Sécurité sociale à la Libération : la mise en place d’un salaire différé, les cotisations sociales, gérées par les salariés et leurs employeurs, et qui permet de réaliser ce principe simple : « à chacun selon ses moyens, à chacun ses besoins ».
Pour rappel : les cotisations ne sont pas des « charges » ; elles permettent le financement de différentes prestations sociales (retraite de nos anciens, aides au logement, assurance maladie, allocation handicapé…) qui font de la fraternité plus qu’un vain mot inscrit sur le frontispice de nos bâtiments publics.
Rogner sur les cotisations sociales sous prétexte de renforcer le pouvoir d’achat des salariés, c’est donc prendre d’une main ce qu’on donne de l’autre, et défaire article après article les acquis de notre modèle social.
Pourtant un autre horizon que cette grisaille austéritaire reste possible : renouer avec les « jours heureux » en s’organisant pour la révolution citoyenne !