Question écrite sur la réduction annoncée de l’Aide Publique au Développement

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Question N° 2115 publiée au Journal Officiel le 17/10/2017, page : 4926

Madame Mathilde Panot attire l’attention de M. le Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères sur la réduction annoncée de l’Aide Publique au Développement.

Alors que le rapport conjoint de la FAO, du FIDA, de l’OMS, du PAM et de l’Unicef vient d’être publié, que ce rapport fait état d’une situation mondiale d’insécurité alimentaire particulièrement dramatique, la décision de diminuer l’Aide Publique au Développement de plus de 140 millions d’euros est singulièrement hors de propos et scandaleuse. Alors que 815 millions d’êtres humains souffrent de la faim, soit 38 millions de plus qu’en 2015, Mme Mathilde Panot s’étonne de ce que le gouvernement n’ait pas trouvé meilleure idée que cette réduction budgétaire.

Mme Mathilde Panot souhaite rappeler l’objectif fixé par le comité au développement de l’OCDE en 1969 et accepté par la France de contribuer à hauteur de 0,7% du RNB à l’aide au développement. Le montant de cette aide est une condition nécessaire à l’accomplissement du premier objectif des Objectifs du Millénaire pour le Développement Durable élaborés par l’ONU. Mme Mathilde Panot rappelle que la Suède et les Pays-Bas contribuent à cette hauteur depuis 1975. La France ne s’honore pas à avoir temps de retard, pas plus que ne s’honorent celles et ceux qui refusent d’accomplir cet engagement de la France vis-à-vis de l’humanité. En 2017, la contribution française à l’aide publique au développement s’élevait à 0,4% du RNB. La trajectoire prévue par le budget 2018 aggrave le problème.

La moitié de la baisse des dépenses publiques du ministère de l’Europe et des affaires étrangères relève de l’aide publique au développement. Outre l’inopportunité de cette baisse générale de dépenses, Mme Mathilde Panot s’interroge sur la place prépondérante qu’y occupe l’aide publique au développement. Cette place souligne un désintérêt préoccupant du gouvernement pour l’extinction de la pauvreté dans le monde, les progrès de l’éducation ou encore la défense de l’environnement.

La réduction annoncée par M. Edouard Philippe de la Taxe sur les Transactions Financières, là où une augmentation de la même taxe aurait pu permettre d’abonder le fonds vert pour le climat qui vise à favoriser l’atténuation comme l’adaptation au changement climatique, s’inscrit dans le même esprit. La continuité et l’orientation générale que ces deux décisions mettent en évidence sont des signaux alarmants pour qui est préoccupé de la solidarité internationale. Mme Mathilde Panot rappelle également au Ministre l’importance de l’aide publique au développement pour créer les conditions de la paix et demande donc l’augmentation de l’Aide Publique au Développement.

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