Question N° 1504 publiée au Journal Officiel le 03/10/2017, page : 4662
Mme Mathilde Panot attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur, sur la répression par les forces sous son autorité du mouvement citoyen de Bure.
Le 20 septembre 2017, des militants luttant contre le projet dangereux de centrale à enfouissement de déchets nucléaires à Bure ont vu leurs domiciles perquisitionnés violemment, ainsi que la « maison de la résistance » où se réunit le collectif Sortir du nucléaire. Cet acte s’inscrit dans une stratégie de la tension irresponsable de la part du Gouvernement. Des vitres ont été brisées, des ordinateurs et des livres saisis : ces éléments soulignent une volonté d’empêcher le travail de ces militants. Cette stratégie de la tension est antidémocratique et dangereuse. Cet évènement de septembre 2017 est un épisode supplémentaire de ce qui devient ces dernières années trop courant : la criminalisation de toute opposition citoyenne.
Les opposants à ce projet font un travail nécessaire de lanceur d’alerte. Ils présentent également des projets qui dessinent un autre avenir pour le territoire qu’ils habitent, dans lequel ils vivent et auquel ils sont attachés. Une nouvelle étape est franchie dans la répression, après les trente blessés du 15 août 2017, dont Robin qui a failli y perdre un pied.
La députée souligne que les militants lui ont témoigné du harcèlement quotidien dont ils font l’objet. Jean-Pierre, un paysan qui leur avait prêté un tracteur, risque pour cela trois mois de prison avec sursis. Il est inacceptable qu’en France un citoyen engagé pour l’intérêt général puisse être ainsi traité. La députée note que le Gouvernement a commandé pour 22 millions d’euros de grenades de maintien de l’ordre. Elle souhaite porter l’attention du ministre sur la contradiction entre la volonté de bienveillance si souvent avancée par le mouvement du président de la République et une telle commande, qui semble davantage relever d’une posture agressive du Gouvernement. Elle l’alerte sur les effets possibles d’une répression brutale du mouvement social, sans qu’il soit besoin de lui rappeler les terribles antécédents du dernier quinquennat.