Comptes d’ensemble de l’exercice 2018

Tout comme 2017, 2018 fut une année durant laquelle nous avons dû, à nouveau, relever le défi de ne rien céder de nos actions tout en assurant leur financement.

Alors même que nous partions du déficit de 700 000 € de 2017, année sans financement public, alors même que nous ne disposons d’aucune cotisation, par choix parce que nous sommes un mouvement ouvert et populaire où chacun·e décide librement à tout moment de son engagement, alors même que la dotation de l’État n’a été versée que très tardivement, et en 2 fois, fin juillet seulement, puis mi-octobre.

Malgré cela, grâce aux dons, aux ventes, aux prêts et à une autorisation de découvert accordée par la banque, nous n’avons renoncé à rien de notre feuille de route et de nos engagements pris lors de la Convention de Clermont-Ferrand en décembre 2017, puis de l’Assemblée représentative d’avril 2018.

Nous avons pu mener les campagnes thématiques, organiser les AMFiS, les mobilisations nationales et locales, les rencontres des quartiers populaires,
le développement continu de nos propres outils de communication avec notamment la plateforme internet et Canal Fi, le financement de plusieurs législatives partielles. Et bien sûr, nous avons pu assurer le démarrage de la campagne européenne à compter du 1er novembre 2018.

Les dépenses les plus importantes ont concerné l’action de la France insoumise.

Nous avons consacré près de :

  • 1 250 000 € à l’organisation de nos différents événements et actions nationales et locales,
  • 700 000 € pour l’impression et l’envoi des différents matériels : affiches, tracts, livrets, autocollants… ainsi que pour les dépenses liées à la plateforme numérique, aux vidéos et aux réseaux sociaux.
  • 180 000 € pour les déplacements des orateurs et oratrices et intervenant·es nationaux·les lors des réunions organisées notamment par les Groupes d’Action.
  • 330 000 € pour les élections législatives partielles, les paiements des premières dépenses de la campagne européenne et les avances au compte de la campagne.

Les dépenses consacrées au fonctionnement ont été limitées à 680 000 €.
Elles concernent notamment les moyens humains pour accomplir les tâches nationales d’intérêt général : la communication internet et réseaux sociaux, la coordination des groupes d’actions et des différents pôles, les relations presse, la logistique.

Et bien entendu les locaux pour les accueillir, ainsi que tous les bénévoles qui assurent au quotidien l’envoi du matériel, la permanence téléphonique, le suivi courrier et mail.

Côté ressources en 2018, outre la dotation de l’État, nous avons reçu 538 000€ de dons, auxquels il faut ajouter 270 000€ de participations à nos différents événements et de ventes de matériels.

Au 31 décembre 2018, nous avons donc pu combler le déficit de 700 000 euros de 2017, et avec une réserve de 1,4 million nous avons pu démarrer 2019 en attendant le versement de la dotation de l’État qui est intervenue fin février 2019.

Nous avons pu également continuer à approvisionner le compte de la campagne européenne avec l’espoir de pouvoir emprunter 4 millions d’euros pour la financer.

Les dépenses de campagne avaient démarré dès le 1er novembre 2018.
Et la question principale que l’on se pose encore et toujours quand on s’engage dans une campagne, c’est bien sûr celle du financement. Comment trouver les fonds et va-ton les trouver ?

Nous avons donc, dès que cela a été possible, dans les tout premiers jours de novembre 2018, ouvert le compte de campagne afin commencer à collecter des dons pour faire face aux premières dépenses.

Au total, plus de 8 000 personnes ont répondu à cet appel et ont versé 615 000 €. Nous avions bien sûr entrepris, dès l’été 2018, les démarches pour obtenir un prêt bancaire. Et celles et ceux qui ont déjà été candidat·es, connaissent toutes les incertitudes et les angoisses liées à ces démarches.
Les délais d’instruction sont toujours très longs et l’on voit se rapprocher le jour du scrutin sans certitude aucune.

Pour notre part, nous avons obtenu une première réponse,
assortie de conditions en février-mars. Il nous a fallu ensuite remplir le dossier administratif, constituer le dossier pour l’assurance, etc.

Au final, nous avons pu obtenir un accord pour un prêt d’un peu plus de 2 millions d’euros, ce qui représente la moitié du montant remboursable. L’une des conditions de ce prêt est que nous devions trouver des financements autres pour le même montant.

Or, nous savions que les dons et les apports personnels des candidat·es n’atteindraient pas 2 millions d’euros.

Nous avons donc décidé de lancer l’emprunt populaire grâce à la plateforme Finactions. C’était une première, jamais aucun·e candidat·e n’avait à ce point financé sa campagne en impliquant les citoyen·nes. Vous connaissez le résultat, plus de 2 millions collectés en 10 jours.

Nous avons même dépassé le montant maximum autorisé par la loi et nous avons dû fermer la possibilité de prêter en ligne et renvoyer des chèques qu’il nous était impossible d’encaisser.

Cela résultat est très encourageant et desserre l’étau de la contrainte financière

Car nous savons qu’obtenir un prêt pour financer une campagne devient plus difficile chaque année, que le nombre de banques acceptant ces dossiers se réduit de plus en plus. Nous savons aussi que la proposition d‘une banque de la démocratie ne verra pas le jour.

Il nous faut donc chercher à être le plus autonome possible,
pour exister d’abord, et aussi pour mener nos campagnes.

La campagne des européennes a permis de tracer un chemin de cette autonomie. Un·e candidat·e ne doit certes pas renoncer à emprunter auprès des banques, mais nous savons maintenant qu’il est également possible d’emprunter aux citoyen·nes, en complément des appels aux dons.

C’est un acquis précieux pour les prochaines campagnes,
à commencer par les municipales qui arrivent.

Et, au-delà des campagnes, si nous voulons véritablement être au service du peuple et de sa révolution citoyenne, alors nous devons constamment nous attacher à construire notre autonomie financière, pour adapter nos moyens à nos actions, et permettre notre implication dans les batailles à venir.

Pour conclure, je voudrais dire 2 mots sur notre campagne européenne.
Avec Maxime Charpentier, nous bouclons le compte de campagne, c’est notre actualité quotidienne depuis des mois et cela le sera encore jusqu’à fin juillet. Je crois que, de fait, personne n’a une vision aussi générale et exhaustive de la campagne. Nous croulons littéralement sous les dossiers et nous allons, cette fois encore, déposer à la CNCCFP des dizaines de cartons et des milliers de documents. Nous pouvons donc mesurer pleinement la richesse, la densité, la diversité des actions engagées partout dans notre pays, jusqu’au plus petit village, par nos candidat·es et les groupes d’action.

Assurément, ce fut une très belle campagne et la déception du résultat dans les urnes, qu’il nous faut analyser et comprendre bien sûr, ne doit pas nous empêcher d’être fier·es de ce qui a été collectivement accompli.

Nous avons été pleinement nous-mêmes en faisant de cette période un formidable moment d’éducation populaire, en jetant nos forces dans cette bataille de conviction, d’explication, de pédagogie, de présentation de notre programme l’Avenir en commun.

Cela ne s’est pas traduit en bulletins de vote cette fois-ci, mais ne doutons pas que les actions menées sont autant de points d’appui pour les prochaines échéances.

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