Retrouvez le courrier envoyé le 6 juillet 2021 par Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Manon Aubry et Eric Coquerel ce jour aux partis politiques, associations et syndicats, leur proposant une rencontre sur la réforme des retraites.
Madame, Monsieur,
En 2020, une ample mobilisation populaire et de nombreux mois de grève faisaient reculer le gouvernement sur la réforme des retraites.
Sans que l’on sache à cette heure quelle est l’intention réelle du président de la République, le débat sur les retraites s’est ouvert à nouveau. La presse rapporte que le gouvernement envisagerait un report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Cette disposition pourrait être intégrée dans le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Pourtant, dans son programme présidentiel de 2017, le candidat Macron s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ni au niveau des pensions.
Nous réaffirmons notre opposition totale au rallongement de l’âge de départ à la retraite, quelle qu’en soit la forme, alors que l’espérance de vie en bonne santé a reculé et qu’il persiste un écart d’espérance de vie de 13 années entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres et de 6 années entre un cadre et un ouvrier. Alors que la productivité a considérablement augmenté ces dernières décennies, la question du financement de notre système de retraites n’est rien d’autre que celle de la répartition de la richesse produite.
Ce n’est pas aux travailleurs de payer encore alors qu’un ménage français sur cinq déclare avoir connu une baisse de ses revenus pendant la période Covid alors que les plus riches voyaient leur patrimoine augmenter comme jamais. Ce n’est pas aux travailleurs de payer encore alors que les dividendes versés aux actionnaires par les grands groupes continuent d’exploser. Accroître l’âge de départ à la retraite, c’est aussi aggraver le chômage aux deux extrémités de la vie active.
En toute hypothèse, si le président de la République devait confirmer une telle mesure, nous nous y opposerions aussi vigoureusement que nous nous étions opposés à la réforme avortée en mars 2020.
Nous souhaitons voir se former une grande coalition autour des syndicats en premier lieu, associations et formations politiques contre ce projet. Dans ce but, nous avons pris l’initiative et avons proposé à ces interlocuteurs une rencontre à ce sujet.
Pour La France insoumise : Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Manon Aubry, Eric Coquerel