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Il faut que l’humain protège l’écosystème, et non qu’il l’épuise.

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Tribune du groupe parlementaire LFI à l’Assemblée nationale.

Il n’y a qu’un seul écosystème compatible avec la vie humaine. L’écosystème repose sur des équilibres fragiles. L’activité humaine menace de rompre ces équilibres. Elle a commencé la 6e extinction de masse des espèces vivantes.

Face à ce constat alarmant, il faut prendre tout de suite des décisions afin de préserver les conditions d’une vie possible sur terre. Dès maintenant, nous devons organiser notre société, notre système de production et d’alimentation, d’une façon qui permette l’harmonie entre l’espèce humaine et les autres espèces. Cet objectif est incompatible avec les conditions actuelles de production de notre alimentation, qui exploite les sols, les animaux, vide les océans, détruit l’environnement.

Nous savons qu’il faut en finir avec la pêche intensive, les déforestations massives pour produire du soja ou du maïs transgénique à l’autre bout de la planète pour nourrir notre bétail, alimenter les fermes des 1000 vaches, des 10 000 porcs ou des 200 000 poules. Il faut que les subventions de l’Union européenne cessent d’aller en direction des modes intensifs d’élevage et de pêche, pour privilégier les petites exploitations et l’agriculture biologique. Il faut que cesse l’influence des lobbys de l’élevage intensif. Il faut s’attaquer au pouvoir exorbitant des industriels et des distributeurs qui, dans leur course au prix bas, favorisent les pratiques d’élevage les plus cruelles et les plus nuisibles à l’environnement.

Le récent rapport du GIEC nous indique qu’il faut réduire fortement la consommation de protéines carnées, du fait notamment des surfaces de cultures intensives nécessaires à leur production et des importants gaz à effet de serre issus de l’élevage industriel des ruminants et des déjections des animaux. Que ce soit pour des raisons écologiques, éthiques, agronomiques ou sanitaires, il est aujourd’hui possible d’augmenter à proportion la consommation de protéines végétales de qualité (bio, locales, de saison). C’est pourquoi nous soutenons les initiatives qui vont dans ce sens tout en gardant à l’esprit qu’il ne peut s’agir de remplacer des protéines carnées par des protéines végétales industrielles ou avec des OGMS.

Décider comment l’alimentation est produite et est accessible à la population est un choix de société, pas un choix individuel. Nous voulons rendre disponible un repas végétarien équilibré dans tous les lieux de restauration, publics comme privés. Nous nous mobilisons également pour une conversion de notre agriculture vers un modèle biologique en circuits courts, écologiquement soutenable, permettant aux paysan·ne·s de vivre dignement de leur travail, cessant l’exploitation des hommes, des animaux, des sols, et la transformation de toute chose en marchandise. Cela passe par la sortie des traités européens actuels pour permettre les investissements nécessaires et tourner la page du libre-échange généralisé.

Les animaux ne sont pas des objets. Nous devons leur garantir de vivre dans de bonnes conditions, tout au long de leur vie, qui leur permettent d’exprimer leurs comportements naturels, et qui garantissent le respect des impératifs biologiques de leurs espèces. Il faut cesser d’enfermer les animaux dans des cages. Une initiative citoyenne européenne lancée par des associations vise actuellement à l’interdire. Nous la soutenons. Il ne faut pas qu’un animal passe toute sa vie sans jamais voir la lumière du jour ni un brin d’herbe, ne respire jamais l’air extérieur. Il faut en finir avec les pratiques barbares et cruelles comme le broyage vivant des poussins mâles, la castration à vif des porcelets et le maintien en cage de leurs mères.

Nous avons une communauté de sensibilité avec les animaux. Cela nous crée un devoir. L’empathie avec les animaux n’est pas une sensiblerie. Car c’est en la prenant en compte que nous sommes pleinement humains, conscient·e·s de nous-mêmes et de la nécessité de vivre en harmonie avec notre environnement.

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