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« L’écologie, c’est de la politique » - édito de Matthias Tavel

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Édito de Matthias Tavel, candidat aux élections européennes, publié le 18 février 2019 sur heuredupeuple​.fr.

La maison brûle et il est de bon ton de ne pas vouloir voir les responsabilités politiques des uns et des autres. 2018 fut la quatrième année la plus chaude depuis un siècle sur Terre. Les insectes sont menacés de disparition d’ici 100 ans comme de nombreuses autres espèces concernées par une véritable 6e extinction de masse de la biodiversité.

Les citoyens demandent des comptes. Les marches pour le climat vont de succès en succès et des formes nouvelles d’action cherchent à accroître la pression comme les « grèves scolaires ». Les deux jours d’actions des 15 et 16 mars sonneront un nouveau coup de semonce tout comme la pétition « l’affaire du siècle ».

Face à l’urgence, l’inaction comme la régression sont coupables. L’Union européenne et le pouvoir en France nous conduisent dans le mur en accélérant : privatisation des barrages hydroélectriques, première source d’énergie renouvelable en France et accords de libre-échange avec le Canada, Singapour ou le Japon sont des politiques climaticide.

La régression En Marche résonne comme un écho à la formule de Nicolas Sarkozy selon laquelle « l’écologie, ça commence à bien faire » : enterrement de la promesse d’interdiction du glyphosate, autorisation d’une mine d’or en Guyane, abandon de lignes ferroviaires de proximité etc. La liste est longue de ce que les générations futures – mais aussi présentes – devraient juger sévèrement. Obnubilé par la compétitivité et la règle d’or budgétaire de limitation des déficits publics, le pouvoir préfère creuser la dette écologique. Il y a pourtant urgence à appliquer la règle verte empêchant d’imposer à l’écosystème plus qu’il ne peut supporter.

Au passage, la proposition de programmation pluriannuelle de la politique énergétique du pays, le gouvernement porte la poursuite de l’entêtement nucléaire en même temps que l’abandon de l’objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. C’est la preuve de ce que clament les écologistes depuis des années : le nucléaire ne sauvera pas le climat !

La France insoumise, première force écologiste du pays depuis 2017, montre un autre chemin. Son député européen Younous Omarjee a ainsi largement contribué à arracher l’interdiction de la pêche électrique dans l’UE en 2021. Les députés insoumis à l’Assemblée nationale demandent que la France l’applique dès cette année. A l’occasion de leur « niche » parlementaire du 21 février, ils ont aussi déposé deux propositions de loi pour interdire le glyphosate et pour s’attaquer à la malbouffe, phénomène destructeur du point de vue sanitaire autant qu’écologique. L’urgence sociale et démocratique poussent partout. L’urgence écologique ne doit ni les effacer, ni s’effacer derrière. Heureusement, il existe un bulletin de vote pour porter les trois à la fois le 26 mai aux élections européennes. C’est celui de la France insoumise.

Matthias Tavel

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