Communiqué du groupe LFI-NFP
Le sommet de l’OTAN à La Haye vient d’entériner une exigence de Donald Trump : porter les budgets de défense des États membres de l’alliance à 5 % de leur PIB. Ce tribut consenti à Washington a été confirmé par Trump lui-même, qui a publié sur X un SMS du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le félicitant pour l’accord trouvé. Le message est limpide : « Ce sera votre victoire. »
Pourtant en janvier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu lui-même déclarait : « Les 5 %, ce n’est pas raisonnable. » Depuis, Emmanuel Macron a cédé à cette exigence. Cette décision n’est pas seulement symbolique : 60 % des importations d’armement des pays européens proviennent des États-Unis. Les 5 %, c’est surtout une victoire commerciale étasunienne.
C’est la fin de l’illusion de l’autonomie stratégique européenne, que Mark Rutte a définitivement enterrée. « Papa doit parfois hausser le ton » a-t-il dit. Les Européens ne seront toujours que les supplétifs des États-uniens.
De plus, adosser notre budget de défense à un chiffre arbitraire du PIB est une méthode erronée. Ce n’est pas à Donald Trump ni à l’OTAN de fixer nos dépenses : c’est à partir des besoins concrets de notre armée pour remplir des objectifs politiques définis collectivement que doit être défini l’effort budgétaire, pas en fonction d’objectifs politiques dictés par Washington.
D’ailleurs, la France vient de lancer une nouvelle Revue nationale stratégique (RNS), censée définir les priorités capacitaires, technologiques et géopolitiques de notre défense. À quoi bon un tel exercice si les décisions budgétaires sont prises à l’avance, sous pression étrangère ?
Il est temps de rompre avec cette logique d’alignement systématique. La France doit retrouver sa souveraineté sur son budget de défense et mener une politique étrangère indépendante. Courir après l’alliance américaine, c’est accepter notre propre dépendance. Tout cela ne pourra se faire sans quitter l’OTAN.